Aux acteurs mobilisés cet été contre les feux de forêts. https://t.co/gpzp21D6Ae
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 28, 2022
« C'est faisable », a estimé le chef de l'État en évoquant « un formidable chantier écologique et d'aménagement de notre territoire ». Il a indiqué que serait mis en place « un dispositif de financement public » pour arriver à cette fin, souhaitant en parallèle une « large mobilisation ».
« Ce que nous devons faire, c'est cet objectif d'un milliard d'arbres à la fin de la décennie, ça veut dire renouveler 10 % de notre forêt », a déclaré Emmanuel Macron, appelant à ce « que l'on travaille tous ensemble avec les professionnels, les collectivités, les opérateurs - comme l'ONF et le conservatoire du littoral - avec aussi nos jeunes, pour réussir cette planification ».
Au niveau européen, la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité prévoit à ce jour la plantation d'au moins 3 milliards d'arbres supplémentaires d'ici à 2030.
« Si nous sommes lucides aujourd'hui, cette forêt, elle est en danger parce qu'elle est menacée de toute part par le changement climatique qui nous donnera demain un climat du sud de l'Espagne dans nos régions atlantiques ou provençales », a souligné Emmanuel Macron.
La forêt joue un rôle clé pour la biodiversité, le captage du carbone - « environ 10 % de nos émissions », selon le président - et comme ressource énergétique et de matière première pour la construction. Le choix des essences à planter, qui doivent être adaptées à long terme au changement climatique, sera crucial.
Réparer et replanter
« A court terme, nous allons d'abord réparer et replanter », a annoncé le chef de l'État, un projet qui « passera par un dispositif de soutien à la reconstitution des forêts incendiées ».
Il y a deux ans, en décembre 2020, un plan de « repeuplement » des forêts de « 50 millions d'arbres » avait été annoncé par le gouvernement, pour un budget national de « près de 200 millions d'euros ».
Ce plan visait déjà à lutter contre les effets du réchauffement climatique ainsi qu'à répondre aux dégâts causés par les scolytes, des coléoptères qui creusent des trous dans les arbres fragilisés par la sécheresse.
En France métropolitaine, la forêt représente 17,1 millions d'hectares, soit 31 % du territoire et 2,9 millions d'hectares en plus depuis 1985, selon les chiffres de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).
« Planter ne fait pas une politique »
« Un milliard d'arbres en dix ans, c'est inatteignable », a réagi à l'AFP Patrice Martin, secrétaire national du SNUPFEN Solidaires, premier syndicat à l'ONF. « C'est infaisable humainement et techniquement: parce qu'il faut des bras pour planter, préparer le terrain, entretenir, et parce qu'il faut d'abord trouver les graines, élever les jeunes plants et les replanter », a-t-il expliqué.
« Planter pour planter, c'est un leitmotiv commercial, ce n'est pas un plan de gestion de la forêt », a-t-il ajouté, estimant que les plantations massives financées par le plan de relance - un plan de « repeuplement » des forêts de « 50 millions d'arbres » sur 2020-22 pour un budget de 200 millions d'euros - avaient été faites « dans la précipitation », avec des choix essences « contestables ».
« Planter des arbres ne fait pas une politique forestière », a renchéri l'ONG Canopée, regrettant « une gestion forestière qui privilégie les coupes rases et les nouvelles plantations au détriment des écosystèmes ». L'OGN appelle le gouvernement à « mettre fin au démantèlement de l'ONF », qui a perdu « 32 % de ses effectifs en 20 ans ».
Au contraire, le discours présidentiel a « rassuré » Antoine d'Amécourt, président de Fransylva, la fédération des syndicats de forestiers privés. « Le président affiche une volonté : l'Etat ne va pas se désengager et les reboisements vont être financés », a-t-il déclaré à l'AFP. « On ne va pas majoritairement implanter de nouvelles espèces, mais renouveler une forêt qui souffre du changement climatique : l'industrie, qui demande plus de résineux pour faire du bois d'œuvre, doit aussi s'adapter, apprendre à utiliser tous les bois », a-t-il ajouté.
En France métropolitaine, la forêt représente 17,1 millions d'hectares, soit 31 % du territoire et 2,9 millions d'hectares en plus depuis 1985, selon les chiffres de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).