Les cours agricoles à la traîne de la reprise des autres marchés

« Puisque la <strong>moisson américaine</strong> est presque terminée, les pressions à court terme sur l'offre devraient se calmer », estime Jack Scoville, de Price Futures Group. (©Terre-net Média)
« Puisque la moisson américaine est presque terminée, les pressions à court terme sur l'offre devraient se calmer », estime Jack Scoville, de Price Futures Group. (©Terre-net Média)

Le spectaculaire rebond des prix du pétrole jeudi « a rejailli sur l'ensemble des matières premières », a estimé Mike Zuzolo, chez Global Commodity Analytics and Consulting, et cela a permis de « raffermir le niveau plancher » des cours du maïs et du soja. Pour autant, « la demande à l'exportation continue à décevoir », ce qui n'a pas permis de suivre au même rythme les hausses enregistrées par Wall Street ou le marché du pétrole, a précisé M. Zuzolo. Dans le détail, le maïs a vu ses cours évoluer en dents de scie durant la semaine, et ni l'évaluation de la qualité des cultures, stable sur une semaine, ni les chiffres des exportations, n'ont pu imprimer de direction au marché. « Ceux qui croient à la hausse des cours semblent vouloir croire à des prévisions de gelées précoces ou à une révision en baisse des prévisions de rendement du ministère de l'Agriculture (USDA) », selon les analystes de la maison de courtage Allendale.

« Mais ceux qui croient à la baisse sont prêts à patienter et se concentrent sur les exportations », ajoutaient ces analystes. De fait, selon Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, le nombre total d'expéditions dans la campagne en cours accuse un retard par rapport aux objectifs de l'USDA, alors qu'il ne reste plus que deux semaines. « Les investisseurs n'ont pas tellement de raison d'acheter (du maïs) avant que la récolte commence vraiment, alors qu'il semble que la production suffira largement pour répondre à la demande », faisait valoir Jack Scoville, chez Price Futures Group.

Le blé américain trop cher par rapport à l'origine européenne

Le soja quant à lui voyait aussi son potentiel de hausse limité par des chiffres à l'exportation décevants, et des inquiétudes pour la demande chinoise, particulièrement importante pour cet oléagineux, même si à en croire M. Scoville, la demande interne aux Etats-Unis se tient bien. « Dans la semaine qui vient il faudra prêter attention à la météo et à l'actualité chinoise » pour anticiper la direction des cours, selon M. Strickler. M. Zuzolo s'est toutefois montré un peu plus optimiste, notant que le Midwest manquait de précipitations à une période clé des cultures, alors que les agriculteurs « sont en train de soupeser les épis et les fèves pour évaluer leur qualité » et les rendements, trois à quatre semaines avant la principale période de récolte. « Certaines régions pourraient voir les rendements réduits de 3 à 5 % s'il ne pleut pas la semaine prochaine », a-t-il assuré.

Enfin, le blé américain souffre toujours d'être trop cher par rapport à la concurrence européenne, ce qui a conduit cette semaine l'Egypte à s'approvisionner en Ukraine et en Roumanie, selon M. Zuzolo. Le rythme des exportations est déjà bien inférieur à ce qu'il devrait être pour atteindre les objectifs fixés par l'USDA, selon M. Strickler. « Le dollar a le potentiel de grimper de 6 à 8 %, ce qui maintiendrait le blé américain non compétitif », a fait valoir Dewey Strickler. « La moisson américaine est presque terminée, donc les pressions à court terme sur l'offre devraient se calmer, mais il faut qu'il y ait des acheteurs » pour soutenir les cours du blé, notait de son côté Jack Scoville. Selon M. Zuzolo, les marchés agricoles ont des chances de se stabiliser dans les jours à venir, les investisseurs étant encouragés à la prudence avant la publication dans deux semaines de nouveaux rapports officiels très attendus sur l'offre et la demande, ainsi que les surfaces cultivées.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé la séance de vendredi à 3,7500 dollars, contre 3,7725 dollars à la fin de la semaine dernière (- 0,60 %). Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,8375 dollars contre 5,0400 dollars précédemment (- 4,02 %). Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,8550 dollars, contre 8,8950 dollars (- 0,45 %).

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