Le marché du blé a surtout profité de chiffres publiés en milieu de semaine par le ministère de l'Agriculture des Etats-Unis (USDA) sur la quantité de céréales récoltées cette année. « Ils étaient très inférieurs aux précédentes prévisions du gouvernement, donc cela a soutenu les prix en encourageant des achats spéculatifs », dans l'idée d'une baisse de l'offre américaine, a rapporté Bill Nelson, de Doane Advisory Services.
Le marché du blé continue de plus à faire face à des incertitudes sur l'offre mondiale en raison du temps sec observé vers la mer Noire, en Russie et en Ukraine, comme en Australie, tous d'importants producteurs. « Cela fait deux semaines que les cours du blé sont soutenus par les conditions météorologiques sèches en Russie et Ukraine », où les agriculteurs s'apprêtent à planter la céréale, a précisé Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors. « Toutefois, selon certaines sources, il est trop tôt pour s'inquiéter » pour le bon déroulement des semis, a-t-il relativisé.
Sur le plan de la demande, les nouvelles ont été moins favorables pour le marché du blé, avec l'annonce d'exportations américaines très peu élevées la semaine précédente, mais cela n'a pas beaucoup pesé sur les cours. « Avec 70.000 tonnes au total, ce sont les plus basses ventes hebdomadaires depuis des années », a souligné Jack Scoville. Cependant, « le marché s'est désintéressé de ces chiffres pour se concentrer de nouveau sur la météo mondiale ».
La récolte du maïs risque d'être freinée par quelques précipitations
Les marchés du maïs, presque stable, et du soja, en baisse, ont moins prospéré que celui du blé et sont restés en retrait, comme c'est souvent le cas au début de l'automne, à l'entame d'une période de récolte aux Etats-Unis. « On commence à moissonner du maïs et du soja dans les principales régions productrices américaines, dans le Midwest, et les agriculteurs mettent le marché sous pression à cette période en vendant leurs produits pour répondre à leurs besoins financiers », a expliqué M. Nelson. Certes, « la récolte de maïs commence mollement cette saison » par rapport à la moyenne, et « son avancée risque d'être ralentie lors des prochains jours par des averses éparses, mais le marché ne semble pas trop s'en préoccuper », a reconnu M. Strickler, notant que la moisson de soja avançait en revanche rapidement.
Enfin, les prix restaient sous la pression de la force générale du dollar, même si le billet vert s'est affaibli en fin de semaine après de mauvais chiffres sur l'emploi américain. « Au Brésil, le réal est affaibli par les inquiétudes sur l'économie et le gouvernement et, comme ce pays est un des principaux concurrents des Etats-Unis, cela lui donne un avantage pour les exportations », a souligné M. Nelson.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,8925 dollars, contre 3,8900 dollars à la fin de la semaine précédente (+ 0,06 %). Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 5,1325 dollars contre 5,0775 dollars précédemment (+ 1,08 %). Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,7425 dollars, contre 8,8925 dollars auparavant (- 1,69 %).
