« La différence se joue sur les inspections des cargaisons prêtes à l'expédition », a expliqué Michael Zuzolo, chez Global Commodity Analytics and Consulting. Les chiffres pour le blé ont été mauvais, avec seulement 9 millions de boisseaux prêts à être expédiés, en deçà des attentes les plus pessimistes des spécialistes, qui tablaient sur un minimum de 9,5 à 10 millions de boisseaux, selon M. Zuzolo. En revanche, les cargaisons de maïs ont été plus importantes que prévu, avec 35 millions de boisseaux au lieu d'un maximum de 31,5 millions attendus, et une situation similaire a bénéficié au soja, avec 56 millions de boisseaux prêts à partir, contre 51,5 millions maximum attendus.
M. Zuzolo a ajouté en outre que des inondations en Argentine faisaient craindre pour les récoltes de maïs et de soja, même si leur impact est difficile à évaluer dans l'immédiat. Les analystes de la maison de courtage Allendale ont précisé que des pluies supplémentaires étaient attendues dans les jours qui viennent, mais en mettant en garde contre la tentation de « sur-réagir » à ces intempéries. « Avant de trop s'emballer sur les annonces d'inondations en Argentine, il faut se rappeler à quel point nous sommes en retard pour les exportations de maïs », faisaient-ils valoir. Ils estimaient également que l'embellie sur les marchés boursiers et du pétrole se répercutait sur ceux des céréales.
Jack Scoville, chez Price Futures Group, a noté pour sa part que le marché du blé était pénalisé par les prix élevés de la production américaine par rapport à la concurrence européenne et par des excédents mondiaux « qui ne semblent pas près de disparaître ». « Les analystes en France notent que le pays a encore beaucoup de blé à vendre et que la moisson pourrait encore être importante cet été. C'est vrai aussi pour d'autres états de l'Union européenne, même si la France semble avoir le plus de stocks à écouler », précisait M. Scoville. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé la séance lundi à 3,6750 dollars, contre 3,6550 dollars vendredi. Le boisseau de blé pour mai, désormais le plus actif, valait 4,6400 dollars contre 4,6675 dollars à la veille du week-end. Le boisseau de soja pour mars, là encore le plus échangé, coûtait 8,8100 dollars contre 8,7825 vendredi.