Les ventes françaises de blé vers l’Égypte (1er importateur mondial) patinent. Pourtant, les certificats européens à l’exportation affichent des niveaux élevés pour la céréale. La France est tout à coup devenue trop chère vers les pays limitrophes, mais étonnamment compétitive sur les destinations exotiques. Le fret apparaît clairement comme l’une des principales variables expliquant cette situation.
Notre pays a perdu plusieurs appels d’offres vers l’Égypte suite à l’arrivée inattendue de nouveaux fournisseurs, favorisés par l’évolution de leur coût de fret. Ce fut récemment le cas du blé argentin.
En revanche, les engagements à l’exportation de l’Union européenne sont conséquents. Cette "proximité" relative est favorable aux Etats membres vers des destinations dites "exotiques" qui, à ce tarif de transport, peuvent offrir des débouchés réguliers. Ainsi, l’Asie vient se fournir en blé européen, hier inaccessible.
Le maïs connaît les mêmes surprises. Tandis que l’offre française ne parvient pas à asseoir sa compétitivité en Espagne ou dans le nord de l’Europe, elle a trouvé acheteur en Indonésie !
Du côté des importations européennes, l’effet est saisissant sur le colza. Le transport du canola australien vers la France est passé de 20-25 $/t l’an dernier à 12 $/t aujourd’hui. L’acheminement de cette même graine de l’Australie vers la Chine s’est, elle, réduit marginalement de 10-15 à 8-10 $/t. Nous sommes donc de facto l’unique acheteur potentiel sur ce marché.