Après trois semaines de baisse, le blé était en hausse jeudi essentiellement sur un rebond technique, également motivé par les mauvaises prévisions de récolte en France, dues aux intempéries, dévoilées cette semaine, estime un analyste d'Agritel.
Les conditions très humides et le faible niveau d'ensoleillement de ces deux derniers mois ont fortement réduit le potentiel de rendements pour le blé et les prévisionnistes ont tous revu leur estimation à la baisse entre 1,5 et 2 millions de tonnes, note Intercourtage dans une note.
Les estimations de production s'élèvent à 37,26 millions de tonnes pour les plus optimistes (Agritel) et à 35 millions de tonnes pour les plus pessimistes (ODA), ce qui serait la plus faible récolte depuis 2011. « Notre prévision est au 25 juin, et elle peut encore se dégrader. Les opérateurs français ne sont pas vendeurs dans l'attente de connaître les volumes » avertit pour l'AFP l'analyste d'Agritel.
Jusqu'à présent, le marché à terme, qui ne prenait pas en compte la situation « préoccupante » de la situation des « blés français », était resté baissier en raison des très bons rendements attendus aux USA et en Russie, note aussi ODA dans son analyse hebdomadaire. Le démarrage des moissons d'orge, qui donnent une indication supplémentaire de la tendance, dans le bassin parisien et le nord de la France ajoute encore au pessimisme.
« Cette année, les rendements sont vraiment en très forte baisse par rapport à l'an dernier, chez les premiers agriculteurs du nord de la France qui ont commencé les moissons » note l'analyste d'Agritel. Avec cet état d'esprit, le maïs progresse aussi.
Sur Euronext vers 14H00 (12H00 GMT), la tonne de blé gagnait 1,75 euro par rapport à la clôture de la veille, à 155,50 euros sur l'échéance de septembre, et 1,50 euro sur celle de décembre à 159,75 euros. Quelque 10 950 lots avaient été échangés.
A la même heure, le maïs gagnait 1,75 euro à 169,25 euros sur l'échéance d'août, ainsi que sur celle de novembre à 161 euros. Un peu moins de 600 lots (599 lots) avaient été échangés.