Les producteurs de cerises tirent la sirène d'alarme

« La situation devient ingérable pour les producteurs. L'idée c'est d'alerter le gouvernement, de dire : mettez en place le plan de sauvegarde que vous avez prévu, (...), donnez-nous des solutions », a expliqué à l'AFP Benoit Nodin, secrétaire général de la FDSEA en Ardèche. Les producteurs réclament des indemnisations mais surtout sur le long terme « une solution digne et efficace qui (leur) permette de vivre de (leur) production », car « on ne peut pas refaire une année comme celle que l'on est en train de vivre », a-t-il souligné.

Dès janvier, les arboriculteurs avaient alerté sur les conséquences de l'interdiction d'une molécule utilisée pour lutter contre la Drosophila suzukii, un minuscule moucheron invasif arrivé en France il y a une dizaine d'années.

La Commission européenne a refusé début 2022 de renouveler l'homologation du phosmet, en raison de « risques inacceptables pour les opérateurs, travailleurs, passants et résidents », pointés par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). La décision relevait également « un risque aigu et chronique élevé pour les consommateurs » ainsi que pour la faune.

« On a fait tout un tas d'expériences cette année, avec des répulsifs à base d'ail, de l'huile essentielle de fougères, des piégeages massifs. On utilise aussi l'Exirel » - un produit qui a été autorisé à titre dérogatoire à une dose augmentée - et un insecticide d'origine végétale, le pyrèthre, « mais clairement ça ne marche pas », a affirmé Sylvain Bertrand, des Jeunes agriculteurs, en déplorant « une impasse ». Sans compter qu'un autre insecte, « avec qui on avait plus de problème, la mouche méditerranéenne, est revenu », a expliqué Benoit Nodin, 49 ans, installé à Saint-Péray, dans le nord-est de l'Ardèche.

L'impact sur la production est « aléatoire ». Il est limité pour les récoltes de mi-mai à mi-juin, mais pour celles plus tardives, les producteurs évoquent de « 30 à 40 % de pertes par rapport à ce qui se trouve sur les cerisiers », a indiqué M. Nodin. Selon Sylvain Bertrand, 35 ans, « quelques producteurs » font même état de pertes à 100 %.

« Les producteurs sont découragés », a-t-il résumé, en demandant que de l'argent soit investi dans la recherche pour trouver des solutions.

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