L'émission télévisée Envoyé spécial du jeudi 17 janvier était entièrement consacrée au glyphosate, herbicide largement controversé. Parmi les différentes séquences de l'émission : le reportage "glypho or not glypho ?" a présenté les pratiques des deux céréaliers Vincent Guyot et Olivier Chaloche, respectivement originaires de l'Aisne et du Loiret.
Comme présenté dans le reportage, Vincent ne laboure plus depuis 17 ans. Cette pratique nuit, selon lui, « à la fertilité du sol ». Il a donc recours au glyphosate une fois par an pour détruire certains couverts végétaux, « utilisés pour nourrir le sol ». L'agriculteur n'est pas sûr que « le labour sera le geste de l'agriculture de demain ». De son côté, Olivier n'utilise plus de glyphosate depuis son passage en agriculture bio il y a 27 ans. Il pratique donc le labour pour la destruction des couverts et la gestion des adventices. Lors de ce reportage, chacun a pu expliquer ses pratiques. Ils nous livrent leurs réactions suite à la diffusion de l'émission.
V. Guyot : « Il est difficile de rentrer dans les détails de nos pratiques en quelques minutes »
Terre-net Média (TNM) : La séquence "glypho or not glypho ?" est-elle conforme au tournage réalisé ?
Vincent Guyot (VG) : Oui, complètement pour la partie « glypho or not glypho ? ». Après il est difficile de rentrer dans les détails de nos pratiques en quelques minutes. Il faut être suffisamment pédagogue pour expliquer au grand public les bases de la problématique. Je ne suis pas là pour juger la suite de l’émission.
TNM : Qu’avez-vous pensé du déroulement du tournage ?
VG : J'ai apprécié le respect mutuel et la bonne humeur entre nous deux. Chacun peut pratiquer sa propre agriculture et avoir ses convictions. Nous sommes tous les deux ouverts, responsables et conscients qu’il puisse exister plusieurs types d’agriculture. Tout le monde peut avoir sa place.
TNM : Quel est votre regard vis-à-vis du labour, technique utilisée par Olivier ?
VG : Cela n'a pas changé mes convictions : je ne souhaite pas passer en bio. J'espère que cette émission aura pu montrer la transparence de notre agriculture et défendre l'utilisation du glyphosate.
O. Chaloche : « Une bonne occasion d'échanger et de prendre la parole sur ce sujet »
Olivier Chaloche (OC) : Oui, l'idée était de créer un dialogue entre deux choix agricoles différents et de sortir des clivages conventionnel/bio. C'est une bonne occasion d'échanger et de prendre la parole sur un sujet souvent évoqué dans la presse et par les organisations, mais rarement par les agriculteurs.
TNM : Qu’avez-vous pensé du déroulement du tournage ?
OC : En tout, il y a huit jours de tournage. Chacun a donc eu le temps d'expliquer ce qu'il voulait défendre. Mais il est difficile de présenter toutes les informations en seulement 25 minutes... Vincent Guyot est vraiment un bon agriculteur, qui optimise au mieux ses applications phytosanitaires sur les cultures. C'est dommage que certaines parties ne soient pas passées hier soir, comme son installation RTK qui lui permet de ne pas faire de doublons et d'appliquer la juste dose au bon endroit. Il fait le maximum pour contenir la pollution agricole, tout le monde n'est peut-être pas à ce niveau.
TNM : Quel est votre regard vis-à-vis de l'utilisation du glyphosate, pratique utilisée par Vincent ?
OC : J'ai été vraiment impressionné par la "pharmacie" de Vincent (NDLR, local phytosanitaire). Dépenser chaque année environ 25 000 € dans les produits de santé des cultures ne répond pas à ma problématique. Mais le glyphosate est l'arbre qui cache la forêt... Si on interdit le glyphosate précipitamment et que les agriculteurs doivent utiliser trois herbicides après, on n'aura rien gagné dans cette affaire-là. Il est important que les agriculteurs soient accompagnés dans cette transition.
"Pro #glyphosate et #bio : un face à face rare entre 2 mondes qui se parlent peu"
— Kévin Moity (@kevmoity) 17 janvier 2019
Bien au contraire : les agriculteurs, de tous les systèmes de production, se rencontrent et échangent très souvent ! Sur les réseaux sociaux ou en IRL
Cc @Fragritwittos @Agridemain #EnvoyeSpecial https://t.co/MJ5K4tMQ6n
Les internautes dénoncent un manque de preuves
Si, pour le passage "glypho or not glypho ?", les deux agriculteurs s'accordent à dire que le message reflète la réalité du terrain, la suite de l'émission a très largement fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux. Ils sont notamment nombreux à dénoncer des techniques journalistiques douteuses et un manque de preuves concernant les différentes informations relayées.
Fin de la souffrance. #envoyéspecial est fini. La seule chose que j'en pense, là, c'est que le champ de l'information aurait bien besoin d'un désherbage lui aussi.
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) 17 janvier 2019
Bonsoir à toutes et à tous, Bienvenue dans ce #LT de l'émission @EnvoyeSpecial sur le #glyphosate !
— Un Monde Riant (@UnMondeRiant) 17 janvier 2019
On va suivre le naufrage journalistique en direct... #FactCheck
C'est parti !
Allez ça commence, on va tenter un live tweet / debunk en direct #EnvoyéSpécial #FactCheck #glyphosate
— Eugène (@Matadon_) 17 janvier 2019
Notre agriculture française est pour la 3 ieme année reconnue "modèle le plus durable au monde" The économist !
— Smessaert Luc (@smessaertluc) 17 janvier 2019
Arrêtons d'opposer les modèles, notre force la diversité et la complémentarité!
STOP à l'agribashing
Oui Agriculture de solutions #EnvoyeSpecial #Glyphosate pic.twitter.com/SDhjtT2A5a
Pas un avis contradictoire. Pas un avis scientifique. Que des choses balancées sans aucune preuve. Que des insinuations. Que du conditionnel. Beau travail. #EnvoyeSpecial pas du journalisme, Mais beau travail de marketing de la peur.
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) 17 janvier 2019
Elise Lucet nous explique qu'"il n'y a pas de seuil fixé par un organisme sanitaire" pour le #glyphosate, "ce travail scientifique n'a pas été fait, c'est le flou total". ?C'est faux ! Il y a des seuils, bon sang ! ?? https://t.co/1ytH5vjGf1
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) 17 janvier 2019
Notre expert #NCIS l’aurait vu tout de suite sans phosphate mais avec des phosphonates, c’est de l’AMPA adjuvant ancien du #glyphosate.
— Charlotte Vassant (@ecvass02) 14 janvier 2019
Supprimer dans les #glyphosates et en vente libre en France dans les lessives ! Molécule qu’on retrouve dans l’eau usée à +50% !! @EliseLucet pic.twitter.com/tLYsWdFNRs
Que de confusions dans ce teasing...
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) 17 janvier 2019
- Dewayne Johnson n'utilisait pas "500 litres de #glyphosate par jour. Il a déclaré à l'audience avoir pulvérisé jusqu'à 500l de substance... Diluée. (Pour un ordre de grandeur, Dublin en a utilisé 9,5 l/jour en 2015, pour toute la ville...) https://t.co/ZJzzYtKBRm
Retour dans @lemondefr des #marchandsdepeur avec 2 articles aussi tendancieux que creux sur le #glyphosate. Rappelons que le consensus scientifique l'a jugé sans risque sur la santé des consommateurs et des agriculteurs ! #rigueurscientifique
— Mac Lesggy (@MacLesggy) 15 janvier 2019
On en reparle dans #Rdvagri spécial #agribashing avec @GuyotVincent02 lundi 21 à 21h en direct #Glyphosate #bio
— thierry agriculteur (@agriculteuraujo) 17 janvier 2019
Emission en live par des agriculteurs pour des agriculteurs https://t.co/A857JX7nu5 https://t.co/48eyG8Atg4
Bonjour confrère @AuerNicolas
— Pierre BOITEAU (@PBTerrenetMedia) 17 janvier 2019
Même si elle est + gênante pour un journaliste, l'erreur est humaine
Y compris la faute ("illustrent")??
Mais refuser d'admettre cette erreur:
1/ est grave: images induisant une fausse info
2/ nuit à la crédibilité de notre profession
cc @ArnoCarpon
Et les avis concernant le glyphosate divergent...
Certains arrivent à se passer de cet herbicide total non sélectif dans leur système. Pour d'autres, cela s'avère plus compliqué... Parmi les impasses citées, on relève notamment l'agriculture de conservation des sols, les zones en pente ou les cultures spécifiques (semences, légumes frais et de conserve...). Dans ces conditions, certains agriculteurs demandent juste un peu de temps supplémentaire pour trouver une (ou des) alternative(s) aussi efficace(s) et économique(s) que le glyphosate.
De quoi parle-t-on quand on parle de #glyphosate ? #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/l8byQsO0Q6
— La FNSEA (@FNSEA) 17 janvier 2019
pratiquent réellement une agronomie bio (cultures associées, intégration cultures-élevage, reconstitution d'un agro-éco-système fonctionnel, etc.) parviennent très bien à se passer du glyphosate, à ne pas labourer (ou rarement et en surface), et ont les meilleurs sols du monde.
— J. Caplat (@nourrirlemonde) 14 janvier 2019
En s'appuyant sur la science, le Canada a confirmé la réhomologation du #glyphosate malgré les protestations de certaines ONG.
— Agritof80 (@agritof80) 11 janvier 2019
Dans le même temps, la France sombre dans l'obscurantisme... ?? https://t.co/cH1nvhJlSo
Donc vous méprisez l'avis des consommateurs qui n'en veulent pas...
— Esteban (@Esteban_Tours) 15 janvier 2019
Mon frère est agriculteur, il sont passé au bio et adieu glyphosate depuis pas mal de temps, c'est possible. Maintenant je vous laisse défendre votre saloperie, mais c'est le client qui gagne a la fin ??
Le Glypsoate est un poison. Comme TOUT. Tout dépend de la quantité. le sel est un poison, l'eau aussi, le cuivre (utilisé en bio).. Tout dépend des quantités. l'avantage du glyphosate c'est que les quantités utilisées sont minuscule par rapport aux surfaces.
— Benoit Gaillat (@Benoit_Gaillat) 15 janvier 2019