Le ministre de l’agriculture espagnol, Luis Planas, a rencontré Marc Fesneau jeudi 27 avril, dans le cadre de sa tournée européenne, avant sa présidence de l’UE, au 1er juillet. Lors de cette conférence, les deux responsables politiques ont affiché une position commune sur plusieurs mesures. Ils jugent notamment les objectifs européens de réduction des phytosanitaires « ambitieux », au regard du défi de la sécurité alimentaire.
Je suis très heureux d’avoir accueilli mon homologue espagnol pour une revue générale de l’actualité européenne et je salue la grande qualité des relations qui unissent la France et l’Espagne, et plus particulièrement la France et l’Espagne agricoles. Nous avons une longue… pic.twitter.com/TSd2tshsiI
— Marc Fesneau (@MFesneau) April 27, 2023
« Pas de perspective de bouclage du dossier phyto »
« L’objectif de l’UE de réduction de 50 % des phytosanitaires pour le secteur primaire est très ambitieux », a reconnu le ministre espagnol. Luis Planas a avoué que ce chiffre semblait difficilement atteignable dans un contexte de guerre en Ukraine et de réchauffement climatique. Par ailleurs, l’échéance des élections européennes prévues en mai 2024, ne permettrait pas de traiter ce sujet au niveau du Parlement européen, selon le futur président du conseil de l’UE.
« On a besoin d’avancer sur des alternatives pour combiner exigence environnementale avec exigence de production », a ajouté le ministre de l’agriculture français.
« Besoin de modifier les pratiques »
« La France est favorable à ces nouvelles techniques prometteuses afin de faire face au défi climatique, avec des plantes plus résistantes face à la sécheresse, et aussi à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires », a renchéri Marc Fesneau. Il avait déjà insisté lors du Conseil européen de l’agriculture sur la nécessité « d’accélérer sur les NBT ».
Le ministre a en outre souligné la différence avec le débat sur les OGM, interdits en France, en précisant que les nouvelles techniques de sélection permettaient simplement d’accélérer des processus naturels. Il n’y a effectivement pas de franchissement de la barrière des espèces dans le cas des NBT à la différence des OGM. La mutation responsable d’une meilleure résistance à une maladie d’un épi de blé sera ainsi dupliquée sur un autre blé, vulnérable à cette pathologie végétale. Des associations telles que la Confédération Paysanne déplorent néanmoins le risque de standardisation des cultures agricoles lié à ces manipulations génétiques à grande échelle.