L’AGPB réclame de vraies alternatives face aux réductions des phytos

L'AGPB dénonce toute "interdiction dogmatique irréversible" des produits phytopharmaceutiques (©Eric Thirouin/Twitter)
L'AGPB dénonce toute "interdiction dogmatique irréversible" des produits phytopharmaceutiques (©Eric Thirouin/Twitter)

Annoncé au salon de l’agriculture, le chantier de planification écologique du gouvernement sur les produits phytopharmaceutiques, suscite des craintes chez les céréaliers. L’association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) a dénoncé le risque d’une approche « univoque » en conflit avec les réalités du terrain.

« Pas d’interdiction sans solutions ! »

« Nous avons à nouveau rappelé les nombreux risques sanitaires auxquels la filière, et même les consommateurs, seraient directement exposés si toutes les substances actives venaient à être subitement interdites. L’aspect arbitraire, qui figure dans le nom complet de ce comité, est à rebours des nombreuses alternatives actuellement en développement et qui semblent démontrer la pertinence de logique combinatoire pour obtenir des résultats concrets et significatifs ! » a déclaré la filière « grandes cultures », représentée par Eric Thirouin, président de l’AGPB et vice-président d’Intercéréales.

Les réticences de l’AGPB portent sur l’intitulé du comité qui poserait le retrait des substances actives comme un préalable au plan d’action sur les phytos. Le programme Ecophyto 2030, fixe en effet comme cadre de travail le calendrier européen d’exclusion des produits phytopharmaceutiques les plus toxiques. Plutôt que de parler de retrait, l’organisation souhaite privilégier l’association des substances actives avec les alternatives en cours de développement.

Une approche sur mesure pour les grandes cultures

L’AGPB défend une adaptation du plan de réduction des phytos aux contraintes de la filière céréalière et de la production agricole nationale.

« Nous avons interrogé nos interlocuteurs sur la définition entendue par "techniques alternatives". Celles-ci n’intègrent pas les conditions économiques et sociales de leur application pour chacun des maillons de la filière céréalière. Nous avons défendu en filière une approche globale des grandes cultures qui constituent une réalité cohérente des systèmes d’exploitation », a précisé l’association.

En parallèle, le syndicat plaide pour la préservation des intérêts du secteur face au marché européen. « Nous avons également plaidé pour une meilleure définition du périmètre d’action de cette démarche tant les visions entre la France et l’Europe peuvent parfois différer. Nous avons défendu une égalité de traitement au sein du marché européen avec la mise en place de "clauses miroirs" opérationnelles à l’égard des pays tiers », précise l’association.

En raison des enjeux, la filière céréalière compte se montrer offensive dans le cadre de cette concertation sur l’anticipation du retrait des substances actives et défendre les spécificités du marché français. « Nous avons également souligné la nécessité d’associer les industriels à cette démarche au regard de leur activité dans la recherche et le développement », ajoute l’AGPB.

Dans un contexte d’évolution de la philosophie du gouvernement censée être plus en phase avec la réglementation européenne, les débats s’annoncent animés. Le sujet est plus que jamais d'actualité au vu de la récente décision du Conseil d'État de retoquer les dérogations gouvernementales accordées à des néonicotinoïdes en 2021 et 2022. 

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