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Parcelles de colza
Le point sur les implantations : une levée en ordre dispersé

Certains colzas sont déjà beaux comme ici dans une parcelle de l'Est. (©Corteva)
Certains colzas sont déjà beaux comme ici dans une parcelle de l'Est. (©Corteva)

Ce n’est pas un scoop, l’épisode de sécheresse prolongé qui a sévi sur l’hexagone jusqu’en septembre a rendu difficile les semis de colzas partout en France. La difficulté à préparer correctement la terre, notamment, en a fait reculer plus d’un. Si certains audacieux n’ont pas hésité à semer précocement dans le sec, la période s’est plutôt étalée de début août à fin septembre. Bon gré mal gré, les intentions de semis se sont néanmoins confirmées et la sole devrait rester stable. La volonté des agriculteurs de faire du colza se vérifie, ce qui explique d’ailleurs le nombre important de semis tardifs.

Du stade “en train de lever-cotylédons” au 8-10 feuilles le grand écart

Après des orages de fin d’été aléatoires et inégalement répartis, la pluie s’est finalement généralisée à l’ensemble du territoire fin septembre. Conséquence, tout a fini par lever mais en ordre complètement dispersé. Le constat est unanime : d’un secteur à un autre (parfois au sein d’une même parcelle), les colzas font le grand écart avec des jeunes plantes à des stades très hétérogènes, du “en train de lever-cotylédons” au 8-10 feuilles pour les plus développés. Rien à voir avec l’année passée où les précipitations avaient donné lieu à des conditions de semis et de levée quasi-idéales.

De la variabilité au sein même des régions, voire des parcelles

Sur le terrain, au sein de instituts, agriculteurs et agronomes se rejoignent, cette fois la situation est loin d’être optimale. Le secteur des Charentes est notablement à la peine ; le contexte est compliqué dans le Bassin parisien, en Centre Val-de-Loire, en Lorraine, dans l’Ouest et en Normandie avec beaucoup de variabilité dans les stades. Seules les régions Champagne-Ardenne et Bourgogne semblent un peu mieux s’en sortir. Il est aussi à noter que la dynamique de levée a été meilleure dans les secteurs où des effluents d’élevage sont habituellement apportés, comme en Bretagne.

L’entrée dans l’automne, une phase sensible pour les jeunes colzas

La levée des colzas et leur bonne implantation est primordiale pour assurer aux plantes croissance et résistance aux ravageurs. Une phase cruciale commence avec l’entrée en jeu des divers bioagresseurs, et ce alors que les colzas - surtout les moins développés - sont encore à une phase très sensible. Selon les derniers bulletins de santé du végétal, la pression ravageur resterait modérée mais commencerait à s’accroître. Les premières grosses altises ont été signalées, ainsi que les charançons du bourgeon terminal. De manière plus sporadique, on rapporte la présence de pucerons verts et de limaces. Quant à la gestion du salissement, celle-ci devra, dans bien des cas s’effectuer, en post-levée, une fois que le colza sera bien implanté et à la suite des dernières pluies favorisant la levée des adventices.

Résilient, le colza peut se rattraper même en situation compliquée

Mais ne noircissons pas le tableau outre mesure : même si la situation n’est pas idéale et que les colzas traversent une phase délicate, rien ne permet aujourd’hui de prédire comment se déroulera la campagne à venir, ni si les rendements seront au rendez-vous ou pas. Rappelons que pour cette plante particulièrement résiliente, l’objectif doit être de viser la régularité dans le développement. Si tout se joue souvent au cours de cette période d’implantation, le colza réserve souvent de bonnes surprises et peut se rattraper même dans des situations compliquées. A suivre !

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