Plus de 40 députés des groupes PPE, Renew et S&D ont transmis une lettre au commissaire européen de l’Agriculture, Janus Wojciechowski, afin de soutenir les demandes de prolongation de la dérogation sur les jachères.
Des perspectives de récolte inquiétantes
« Les phénomènes climatiques dans de nombreux États membres souffrant de graves sécheresses et inondations entraîneront une forte réduction de la production et de la qualité des cultures. La production céréalière attendue de 256 millions de tonnes, probablement la pire récolte depuis 2007 et inférieure de 10 % à la moyenne des cinq dernières années, est inquiétante»,déplorent les parlementaires.
Ils invoquent en outre les contraintes pesant sur l’agriculture française tributaire des tensions géopolitiques persistantes en Mer Noire, et d’une moindre disponibilité des produits exportés vers l’UE et les pays en développement.
Avec 42 autres députés européens 🇪🇺, j'ai envoyé une lettre au Commissaire de l'agriculture, @jwojc , pour demander le maintien de la dérogation sur les jachères.
— Irène Tolleret 🇪🇺🇫🇷🇺🇦🚀! (@ITolleret) September 13, 2023
Il faut agir sans hésiter pour contrer les effets des aléas climatiques et de la guerre en Ukraine. pic.twitter.com/TIOgTmw9Ae
Augmenter la production de l’UE
« De nombreux États membres demandent la prolongation des dérogations actuelles pour certaines BCAE afin d'augmenter la production de l'UE. Les soussignés considèrent que la prolongation de la dérogation BCAE 8 est de la plus haute importance pour aider les producteurs européens à faire face aux difficultés actuelles du marché et pour tenter de compenser les graves conséquences des événements climatiques », estiment les eurodéputés.
La prolongation de la dérogation de la jachère a été largement soutenue par les Etats-membres pour palier les effets du conflit russo-ukrainien, avec pour conséquence une augmentation notable des superficies des cultures de protéagineux (+ 6 %°) et de tournesol (+ 7,8 %). Le ministre de l’agriculture français Marc Fesneau confiait, lors d’une déclaration du 7 septembre à Innov-Agri, envisager une réglementation pérenne. Néanmoins, la mesure divise au sein d’une frange de l’exécutif européen insistant sur le caractère temporaire de cette dérogation pour des questions de sécurité alimentaire et les objectifs de préservation du potentiel des sols et de la biodiversité.