Le secteur semences s’organise autour d’entreprises dont le coeur de métier est la création de nouvelles variétés (les sélectionneurs). Les semences sont produites par des entreprises de production qui, pour ce faire, passent des contrats avec des agriculteurs (les agriculteurs multiplicateurs) pour la production des semences au champ.
Côté sélection, il existe une grande diversité de portefeuilles d’activités, avec, aux extrêmes, des entreprises sélectionnant un grand nombre d’espèces agricoles et des entreprises de taille modeste ne sélectionnant qu’une espèce. Les entreprises multinationales sont impliquées dans la sélection des espèces à forte rentabilité (colza, maïs et tournesol), auxquelles peuvent s’ajouter la betterave et les légumes. Les céréales à paille sont sélectionnées majoritairement par des petites et moyennes entreprises et des multinationales européennes.
Côté entreprises de production, on trouve principalement des coopératives qui produisent des semences pour leurs adhérents agriculteurs, mais dont certaines se sont diversifiées vers une activité de sous-traitance avec des entreprises étrangères – c’est le cas pour le colza et les potagères – ou pour des commanditaires installés en France (maïs, tournesol). En potagères, de petites entreprises de production plus ou moins spécialisées se sont créées ces dernières années.
Les entreprises multinationales ont, dans les années 1970, choisi la France comme lieu d’activité privilégié, car le pays est le premier marché de consommation de semences en Europe. Elles y ont également implanté des centres de recherche, des usines et des plates-formes logistiques pour approvisionner en variétés et en semences les marchés européens, et même au-delà. Ces approvisionnements se réalisent à partir de productions nationales et d’importations de produits en brut ou semi-finis.
En France, une concentration toute relative
L’agrégation des données d’entreprises appartenant à un même groupe, issues d’enquêtes quinquennales, permet d’évaluer la concentration du secteur. Le nombre d’entités est passé de 271 en 2006 à 245 en 2016.
"Le secteur semencier français est un acteur économique d'envergure : 1er producteur ????, 1er exportateur mondial, il contribue fortement au rayonnement agricole ????, avec + 950M€ d’excédent sur la balance commerciale. #ceuxquifontlessemences https://t.co/2pMJA60qE1"
— UFS (@UFSemenciers) April 30, 2020
En 2016, les groupes et entreprises indépendantes réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires sont au nombre de 16, contre 11 cinq ans plus tôt, et contribuent pour 70 % au chiffre d’affaires du secteur, contre 58 % il y a cinq ans et un peu plus de 50 % il y a dix ans. Les effectifs de la classe 25-50 millions d’euros sont quasiment stables, mais ne représentent plus que 14 % du chiffre d’affaires du secteur, contre 16 % auparavant.
Les diminutions d’effectifs les plus importantes concernent les structures réalisant moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit d’entreprises unipersonnelles ou disposant de faibles effectifs salariés, à l’image de certains collecteurs de plants de pommes de terre.
Côté diversité génétique, les entreprises produisent des semences de 64 espèces agricoles et plus de 6 000 variétés, auxquelles s’ajoutent 2 000 lignées parentales d’hybrides. Côté semences de légumes, 76 espèces sont multipliées avec un nombre de variétés non connu précisément, mais sans doute proche du nombre de variétés agricoles.
En France, en 2018, la surface totale cultivée pour la production de semences représente 383 000 hectares. L’activité du secteur de la production de semences s’exerce ainsi dans la quasi-totalité des départements.
Le secteur est également fortement pourvoyeur d’emplois dans les zones rurales. Sur l’ensemble du territoire en 2016, le secteur employait 11 837 personnes. Il s’agit à la fois d’emplois à temps plein mais aussi d’emplois saisonniers.
La France, un acteur de poids dans le monde
Avec des exportations de semences et plants comprises entre 1,4 et 1,6 milliard d’euros en moyenne ces dernières années, la France est le leader mondial en la matière. Le secteur contribue fortement à la balance commerciale du pays. Si deux tiers de ces exportations prennent le chemin des États membres de l’Union européenne, il convient toutefois de souligner que ces ventes s’effectuent sur tous les continents.
Source : Gnis
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