Matière inflammable. Parmi les multiples revendications des agriculteurs, qui manifestent et bloquent des routes depuis une semaine, la fin de l'avantage fiscal sur le GNR devient un objet politique. Le gouvernement a en effet acté dans le dernier budget une hausse de taxe d'un peu moins de 3 centimes par an jusqu'en 2030.
Inacceptable pour le président du RN, Jordan Bardella, qui a réclamé sur CNews et Europe1 « que cet avantage soit préservé », déplorant qu'« on augmente le carburant pour nos agriculteurs alors qu'ils ne sont plus compétitifs dans l'économie mondiale ».
Son député Grégoire de Fournas a dénoncé sur RMC l'attitude de l'exécutif et de sa majorité à l'Assemblée : « On leur a dit qu'ils allaient mettre le feu aux campagne avec cette mesure, ils n'ont rien écouté ». Pourtant « il n'y a pas de solution alternative au GNR », a insisté ce viticulteur élu de Gironde, estimant qu'« on met dans l'impasse des agriculteurs en leur imposant des transitions qui ne sont pas possibles ».
Analyse partagée sur LCI par le chef des députés LR, Olivier Marleix, pour qui « cette question du GNR a été un détonateur » de la crise. Pour la désamorcer, « il faut évidemment revenir sur cette mesure qui a déclenché la colère et qui est totalement à contretemps de ce que vivent les agriculteurs », a-t-il ajouté.
Contradiction également pointée par l'Insoumis François Ruffin sur Sud Radio: « Vous ne pouvez pas avoir un gazole agricole dont le prix a augmenté de plus de 50 % et le taxer davantage, c'est du n'importe quoi ». Donc, « oui, il faut détaxer », d'autant plus qu'« on les a pas, pour l'instant, les tracteurs électriques », a souligné l'élu de la Somme.
Seul à défendre la hausse du GNR, le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, a expliqué sur RTL qu'« on ne peut pas décaler cette taxe » qui doit justement « financer les investissements nécessaires à la transformation » de l'agriculture.