Se décider à prendre sa retraite agricole et à transmettre son exploitation ne sont pas des moments anodins dans la vie d’un agriculteur. Beaucoup de structures proposent des formations pour aider les exploitants à bien gérer ces étapes, à mûrir leurs projets de retraite et le devenir de leur exploitation, à y voir clair dans les démarches. Vivéa Bretagne a missionné le cabinet Aitik pour recenser l'offre dans le domaine et vérifier l’adéquation entre les besoins et cet accompagnement, comme l'organisme l'a expliqué au Space 2023.
Une offre large
« Beaucoup de choses existent, que les futurs cédants ne connaissent pas forcément, constate Fanny Lehuger, consultante au cabinet Aitik. C’est d’autant plus vrai pour les agriculteurs qui n’ont pas eu l’habitude de se former régulièrement. ». Autour de la retraite et de la transmission, il y a donc pas mal de possibilités.
Une partie est structurée au sein du réseau transmission, animé par les chambres d’agriculture. Il existe aussi d’autres formules - journées d’information sur la transmission, cafés transmission entre autres - proposées par d’autres acteurs, réseaux de développement ou coopératives par exemple.
« Gagner en autonomie et en sérénité »
Le cabinet Aitik a chiffré à 7 heures la durée moyenne d’une formation. Les agriculteurs, qui en ont suivi une, reconnaissent que cela a permis de « faciliter le parcours de transmission, et qu’ils ont gagné en autonomie et en sérénité » grâce aux interventions d’experts mais aussi aux échanges entre pairs.
Et lever les freins psychologiques.
Au-delà des apports techniques, les formations participent à lever les freins psychologiques au départ en retraite et à la transmission, que peuvent être l’envie de garder sa maison, la difficulté à accepter que l’exploitation construite tout au long d'une carrière change.
Des points à améliorer
Diversifiée, l’offre de formation autour de la retraite et de la transmission agricole demande pourtant à être améliorée. Déjà, pour être mieux connue. Y compris de ceux dont la succession est faite dans le cadre familial. « Il y a aussi besoin de formation pour réfléchir à son projet, à l’organisation de cette succession sur un plan personnel et professionnel », souligne Fanny Lehuger.
Réfléchir aux aspects pro et perso.
Mieux connue mais également anticipée. C’est souvent l’arrivée de la DICAA, déclaration de cessation d’activité agricole, que les exploitants reçoivent quatre ans avant leur date supposée de départ en retraite, qui déclenche la réflexion sur la cession de la ferme. Or, il est nécessaire de préparer cette dernière au plus tôt, d’autant plus si elle est hors cadre familial. Trouver un repreneur, réaliser les démarches administratives pour le cédant et son successeur peut être long. Autant d’aspects sur lesquels une formation peut alerter.
« Rompre l'isolement »
La formation ne doit pas être une fin en soi. Il serait judicieux qu’elle s’inscrive dans un parcours et apporte des réponses à chaque étape. « Un suivi post-formation serait également utile, suggère Gwen Hervé, du cabinet Aitik. Cela aiderait certains producteurs à rompre l’isolement et à rester motivés pour chercher un repreneur. »
Accompagner aussi les reconversions professionnelles.
Autre manque souligné par cette étude, l’accompagnement à la transmission en cas de reconversion professionnelle, ces agriculteurs ne se retrouvant pas dans des formations dimensionnées pour des exploitants proches de la retraite.
