Sur son site, le ministère ukrainien de l’agriculture revient sur les conséquences agricoles de la destruction du barrage qui alimentait la centrale hydroélectrique de Nova Kahkovka, le 6 juin, destruction qu’il attribue à la Russie tandis que Moscou accuse Kiev.
Dans ses premières estimations, le ministère estime que cet « acte terroriste » a provoqué l’ inondation d’environ 10 000 ha de terres agricoles sur la rive droite de la région de Kherson » mais aussi des dégâts sur la rive gauche, actuellement occupée par la Russie.
??About 80 settlements are at risk of flooding due to the blowing up of the #Kakhovka hydroelectric power plant dam by the Russian military, Prime Minister @Denys_Shmyhal said.
— KyivPost (@KyivPost) June 6, 2023
According to him, this also threatens an environmental disaster for southern Ukraine. pic.twitter.com/G6uhSFyjuU
Cette destruction coupe aussi l’approvisionnement en eau de « 31 systèmes d’irrigation des champs dans les régions de Dnipropetrovsk, Kherson et Zaporizhzhya », qui avaient assuré l’irrigation de 584 00 hectares agricoles en 2021, avant l’invasion du pays.
Une surface qui représente 1,7 % des terres arables du pays et avait donné « environ 4 Mt de céréales et d’oléagineux, pour une valeur d’environ 1,5 milliard de dollars ». Le ministre s’inquiète d’une désertification de ces champs du sud de l’Ukraine l’an prochain.
Dans ses projections de la mi-mai, le Conseil international des céréales estimait à 20,2 Mt la production ukrainienne de blé 2023, contre 26,3 Mt en 2022 et 27,9 Mt en moyenne sur les cinq années pré-guerre. Celle de maïs serait de 21 Mt, contre 27 Mt l’an dernier et 33,6 Mt en moyenne quinquennale. Des chiffres qui pourraient être revus à la baisse en l'absence d'irrigation sur ces zones.
Cinq personnes ont trouvé la mort et 41 ont été blessées suite à l’effondrement du barrage de Nova Kahkovka, d’après des sources locales consultées jeudi. Le gouvernement ukrainien estime qu’environ 42 000 personnes sont directement menacées par les inondations, et que des centaines de milliers de personnes seraient privées d'accès à l' eau potable.
Il s’agirait aussi d’« une des catastrophes environnementales les plus importantes en Europe au cours des dernières décennies », selon le premier ministre ukrainien, en raison de la fuite d’huile de machines dans le fleuve Dnipro. Le secteur de la pêche serait ainsi lourdement impacté, avec de nombreux poissons morts recensés et des pertes qui pourraient s’élever à 95 000 t, soit environ 100 millions d’euros.
