« On a envie de crier que l'espèce qui demande le moins de pesticides est le maïs » et « parler du maïs autrement » car il ne sert pas seulement dans la salade, explique Christophe Terrain, président de l'association des producteurs de maïs (Agpm), lors d'une conférence de presse tenue mardi.
Ainsi, outre le maïs doux destiné aux salades, il y a le maïs grain duquel est tiré l'amidon de maïs. Un produit qui sert dans l'agroalimentaire pour ses propriétaires liantes, épaississantes, gélifiantes, pour l'industrie pharmaceutique, les cosmétiques, le bâtiment (peinture, colle) ou dans les sacs en bioplastique. La fermentation de l'amidon sert également à produire du carburant.
La filière souhaite également aborder les sujets qui fâchent. Et elle veut rétablir quelques vérités sur le maïs. A savoir qu'il nécessite peu de traitement chimique (1,6 traitement par an en moyenne) et que seulement un quart des surfaces de maïs sont irriguées. Selon des données du service statistiques du ministère de l'Agriculture, le maïs a un Ift (indice de fréquence de traitement, ndlr) de 1,5 pour les herbicides et inférieur à 0,5 pour les insecticides. Car « la sélection a abouti à des hybrides extrêmement tolérants aux maladies », selon Christophe Terrain. C'est moins que le blé qui nécessite en moyenne 1,5 traitement herbicide et 1,5 fongicide et beaucoup moins que les betteraves sucrières qui requièrent plus de 2,5 traitements herbicides et 1,25 traitement fongicide ou les pommes de terre qui dépassent les 10 traitements par an.
S'agissant de l'eau, pour produire un kilo de maïs grain, il faut 454 litres d'eau, contre 590 litres pour le blé ou pour les pommes de terre, selon le site du gouvernement eaufrance.fr. Le problème est que le maïs, semé au printemps, a besoin d'eau en été, suscitant dans certaines régions notamment dans l'Ouest de la France des tensions en eau.
Financée par l'Agpm et les semenciers (Gnis et Fnpsms), cette campagne inédite va s'échelonner sur trois ans dans la presse, en radio et sur le web, avec un budget de trois millions d'euros. Le sujet des Ogm n'y est pas abordé alors que l'Agpm milite pour le droit à les utiliser en France et que l'interdiction de la culture de maïs transgénique en France vient d'être entérinée par le Parlement.