« Si rien n'est joué la vigilance s'impose », estime l'organisme statistique « car le phénomène risque de s'amplifier de septembre à décembre, une période cruciale pour les blés de l'hémisphère sud », indique l'organisme public dans un note de conjoncture publiée jeudi.
La moitié Est de l'Australie est particulièrement menacée, l'autre moitié de l'île étant a priori épargnée, même si les effets sont difficiles à prévoir, poursuit-il.
« Les inquiétudes sont fortes depuis que, dans un rapport rendu public le 15 avril, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a déclaré comme probable le déclenchement d'un épisode El Niño d'ici la fin du deuxième trimestre 2014 », à la veille des récoltes, explique-t-il.
Ainsi, FranceAgriMer rappelle qu'en 2002 et 2006 El Niño a « laminé » la production de blé australien, qui a chuté de 25 millions de tonnes à quelque 10 millions de tonnes. Et pourtant il s'agissait « d'épisodes d'intensité plus faible » que celui de 1997, « l'un des plus intenses », qui n'a eu que des conséquences limitées.
El Niño, qui se traduit par un réchauffement des eaux de surface de l'ouest du Pacifique, s'accompagne généralement de perturbations météorologiques à grande échelle ; l'OMM estime sa probabilité à 70 % cette année, estimation confirmée cette semaine par les services météo américains de la NOAA qui la portent même à « 80 à 90% » pour le cœur de l'hiver.
S'il améliore généralement la production mondiale de soja (de 2,1 à 5,4 %), il a en revanche un effet plus négatif sur le maïs, le riz et le blé (- 4,3 à + 0,8 %), a montré une étude publiée mi-mai dans la revue Nature Communications.