« J’ai fini de récolter mes colzas la semaine dernière avant l’arrivée des orages. J'ai battu entre 5 et 6,5 d’humidité, trop sec, et cassé pas mal de grains, malgré le soin apporté aux réglages de la machine. » Thomas Bertrand, agriculteur dans la Somme, atteint 46,5 q/ha de rendement. « C’est un bon résultat mais vu la qualité des terres et le profil de l’année, je m’attendais à dépasser les 50 q/ha. Enfin, c’est aussi un bon compromis étant donné les 90 unités "seulement" d’azote apportées à la culture. »
Pas de place pour se développer
Thomas Bertrand a mis en place au cours de la campagne un test comparatif grandeur nature entre deux types de semoir à colza. Entre le démarrage de la culture et sa récolte, la situation s’est retournée. « Alors que le semoir de précision avait l’avantage à la levée et en entrée d’hiver, à la moisson je suis convaincu d’avoir au moins un quintal d’écart mais au bénéfice du semoir classique. Mon analyse n’est que visuelle parce que des soucis à la coopérative au moment de la livraison m’ont empêché de réaliser des pesées. Mais la différence était flagrante. Tout ce qui a été semé au semoir à betteraves était beaucoup trop dru. La végétation n’était composée que de petites tiges, portant de petites siliques. Trop nombreuses sur le rang, elles n’ont pas eu assez de place pour se développer. Côté semoir à céréales, les plantes étaient au contraire buissonnantes, bien fournies. »
Aide à la levée en petites terres
L’année prochaine, Thomas Bertrand maintient son projet d’implanter au semoir de précision les 11 ha de colza - sur 34 au total - prévus en bief (cranette et argile à cailloux) « uniquement pour profiter de l’effet positif sur la levée. Parce qu’il y a deux ans, les colzas semés dans les petites terres, au semoir classique, ont très mal levé et n’ont donné que 22 q/ha de rendement. »
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