Surveiller la présence des pucerons et cicadelles pour intervenir en végétation

Surveiller la présence des pucerons et cicadelles pour intervenir en végétation
Bien souvent, la présence de cicadelles s’accompagne de celle de pucerons, le déclenchement du traitement est conseillé quand le premier seuil est franchi ou, a minima, quand le seuil pucerons est atteint.
Souvent, la présence de cicadelles s’accompagne de celle de pucerons.
(©Laure Plantecoste, Arvalis (13/10/14, Saint Pierre d'Amilly -17700))

Pucerons et cicadelles peuvent transmettre des virus en piquant la plante et présenter de ce fait une nuisibilité élevée. Différentes espèces de pucerons (Rhopalosiphum padi principalement) peuvent transmettre le virus de la jaunisse nanisante de l'orge. Quant à la maladie des pieds chétifs, elle est due à un virus transmis par des cicadelles de l’espèce Psammotettix alienus. Aucun moyen de lutte ne peut être engagé contre ces virus quand la plante est infectée. La lutte s’appuie donc sur des techniques culturales préventives et sur la lutte insecticide, avec la protection des semences ou le traitement en végétation.

Des pratiques culturales permettant de réduire le risque de viroses

La lutte préventive s’appuie notamment sur la destruction des repousses et des graminées sauvages qui constituent autant de réservoirs à virus. Attention toutefois à la date de destruction des plantes hôtes, car une destruction trop tardive, en présence de jeunes semis à proximité, peut entraîner un déplacement des populations d’insectes vers les cultures et conduire alors à une situation de risque majeur. Pour rappel, la sensibilité des céréales à paille est élevée lors des premiers stades (1-2 feuilles).

Pour réduire la durée d’exposition des jeunes plantes aux attaques de pucerons et cicadelles, il est conseillé d’éviter un semis précoce entraînant une plus forte concomitance entre la période de sensibilité de la céréale et les activités de vol et de colonisation des insectes. Mais retarder le semis n’est pas sans conséquence sur la conduite de la culture et son potentiel, et ne constitue pas toujours une mesure pleinement efficace quand les conditions climatiques de l’automne restent longtemps favorables au développement des insectes sur la parcelle.

Une protection des semences efficace

La protection des semences avec Gaucho 350 (Ferial), à base d’imidaclopride (insecticide systémique), présente une très bonne efficacité vis-à-vis des pucerons - qui s’intoxiquent en prélevant de la sève - jusqu’au stade 5 feuilles environ, mais elle s’amenuise par la suite. Elle n’exclut donc pas, sur des parcelles à fort potentiel, une surveillance par rapport à d’éventuelles nouvelles colonisations tardives. Vis-à-vis des cicadelles, la protection est également efficace, jusqu’au stade 3 feuilles environ.

Intervenir en végétation au bon moment

Les insecticides appliqués en végétation sont essentiellement des pyréthrinoïdes (tableau 1). Ils agissent par contact et ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement. Ainsi une application trop précoce est une assurance illusoire car elle ne permettra pas de lutter efficacement contre les infestations à venir. L’observation des insectes dans la parcelle est donc essentielle pour déclencher le traitement insecticide au moment le plus opportun. Ces observations sont à réaliser minutieusement, par beau temps, et ce dès la levée en l’absence de protection insecticide des semences. Attention : les pucerons et les cicadelles ne sont pas responsables de dégâts directs, au-delà de leur niveau et durée de présence, leur nuisibilité dépend notamment de leur pouvoir virulifère, et de leur capacité à transmettre les virus aux plantes. Dans ces conditions la notion de seuil reste délicate !

Insecticides en végétation
Insecticides en végétation. (©Arvalis)

Pucerons : traiter dès que 10 % des plantes sont habitées et ne pas laisser séjourner les populations

Pucerons sur feuille de blé.
Les pucerons peuvent déjà être observés sur les
semis précoces. Photographies Laure Plantecoste
(13 /10/14, Saint Pierre d'Amilly -17700) (©Arvalis)

Vis-à-vis des pucerons, il est conseillé d’intervenir quand 10 % de plantes portent au moins un individu. L’observation est à faire dès la levée, car les jeunes stades sont les plus sensibles. En dessous de ce seuil, il est conseillé de ne pas laisser séjourner les pucerons plus de 10 jours sur la parcelle : même peu nombreux (et donc plus difficilement observables, notamment par temps pluvieux), ils peuvent occasionner de graves dégâts suite à une présence prolongée.

Observer les cicadelles pendant la période la plus chaude de la journée

Vis-à-vis des cicadelles, la surveillance fait appel au piégeage (plaques engluées jaunes). L’intervention est conseillée quand le niveau de captures hebdomadaires atteint la valeur de 30 cicadelles. Une observation directe des cicadelles sur la parcelle peut également être pratiquée pour déclencher le traitement.

Il faut alors choisir une période ensoleillée, la plus chaude de la journée, et parcourir la parcelle à différents endroits. Si une forte activité est observée (observation sur 5 endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins 5 cicadelles pour chaque endroit), le traitement est alors conseillé. Cette opération de quelques minutes pourra être renouvelée autant de fois que nécessaire. Bien souvent, la présence de cicadelles s’accompagne de celle de pucerons, le déclenchement du traitement est conseillé quand le premier seuil est franchi ou, a minima, quand le seuil pucerons est atteint.


Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article