« La baisse du prix du pétrole ne constitue pas un danger supplémentaire »

« La baisse du prix du pétrole ne constitue pas un danger supplémentaire »

Champ de maïs irrigué.
Champ de maïs irrigué. (©Terre-net Média.)

L’enjeu de la baisse des prix du pétrole n’est pas seulement celui du prix du plein du gasoil utilisé pour les travaux agricoles ni celui des produits dérivés. Il est autre. Interrogée par Terre-net Média, Lucille Brazzini, expert des marchés agricoles d’Offre et demande agricole, en donne les raisons.

Lucille Brazzini (L.B.) : « C’est l’abondance de céréales récoltées, et du maïs en particulier, qui explique d’abord le niveau des prix mondiaux depuis des mois. A ce jour, les marchés des hydrocarbures n’ont pas encore atteint leur point de rupture avec un prix du pétrole trop faible pour ne plus rendre les filières de bioéthanol compétitives. Mais si un tel scénario se produisait, les marchés des céréales s’effondreraient. Les stocks de maïs s’accumuleraient et seraient en concurrence directe avec les autres céréales destinées à l’alimentation animale. A ce jour, le scénario du pire est toutefois inenvisageable. Les débouchés du maïs sont assurés car la consommation destinée à l’alimentation animale ne fléchit pas et aux cours actuels, les industries américaines du bioéthanol dégagent de bonnes marges. Mais les agriculteurs ne profitent pas de cette aubaine. Aux Etats-Unis et surtout en Europe, leurs revenus ont été cette année sacrifiés par les marchés même si le pire a été évité ! »

TnM : « Les cours des céréales à paille et du maïs ne sont donc pas corrélés à ceux des produits pétroliers ? »

L.B. : « Oui, le marché du pétrole reste un marché directeur. Le prix du maïs diminuera si les cours du pétrole baissent davantage. Mais c’est secondaire. Avec des grains bon marché, le Brésil reste à l’export plus compétitif que les Etats-Unis.

L.B. : « Comme pour le maïs, c’est la marge des distilleries de cannes à sucre qui est déterminante mais aussi les politiques fiscales en cours. Ces dernières conditionnent le niveau d’incorporation de bioéthanol dans le carburant. Aussi, tant que le coût de production de l’éthanol issu de la canne à sucre restera compétitif face au pétrole, les débouchés seront assurés. Sinon, les marchés agricoles seront engorgés de sucre de canne qui concurrencera le sucre de betteraves. »


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