L e 15 décembre dernier, Eurostat annonçait une augmentation de 1,2 % du revenu agricole réel par actif en France.
Ce même jour, l’Insee estime pour sa part que le revenu par actif non salarié de la branche agricole a crû de 6 %, un chiffre que reprend le ministère de l’Agriculture dans son communiqué. Même s'il est assorti d’une troisième prévision établie par son Service de la statistique et de la prospective (Ssp). Ce dernier prévoit une baisse de 5 % par actif non salarié (agriculteurs).
Dans cette jungle de chiffres, que faut-il comprendre ?
Les années passées, les chiffres habituellement retenus pour analyser la situation de l’agriculture française étaient ceux du Service de la statistique et de la prospective du ministère.
Des méthodes de calcul différentes
Mais cette année, les tendances de revenus diffèrent selon les méthodes de calcul retenues et sont instrumentalisées pour faire passer des messages contradictoires qui ne servent pas du tout l’intérêt des agriculteurs pour comprendre leur situation économique.
L’Insee et Eurostat élaborent leurs prévisions sur l’ensemble de la branche agricole qui regroupe toutes les cultures, l’élevage mais aussi les activités de travaux agricoles à façon, les secteurs annexes (groupements de producteurs et coopératives) et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l'exécution de travaux agricoles à façon. Les exploitations agricoles ne sont pas distinguées par taille.
Les indicateurs du Ssp sont élaborés sur l’ensemble des exploitations moyennes et grandes en France métropolitaine qui réalisent plus de 25.000 € de production par an.
La prévision d’Eurostat (+ 1,2 %) porte sur l'évolution de la branche agricole par actif (Rfba/Uta, salariés, agriculteurs et autres actifs confondus) en termes réels (hors inflation). Elle est aussi celle de l’Insee. Cette prévision prend en compte la baisse de 0,9 % de la population active et un taux d’inflation de 0,8 % prévisionnel pour 2014.
Par actif non salarié (agriculteur), l’Insee note une augmentation du revenu de 6 % dans cette même branche agricole par rapport à 2013, quelle que soit la dimension des exploitations agricoles. Cette prévision repose sur une baisse du nombre d’actifs non salariés de 2,2 % et un taux d’inflation de 0,8 %.
Mais en ne retenant que les exploitations agricoles de taille moyenne et grande, le revenu par actif non salarié reculerait de 5 % par rapport à 2013, selon le Ssp. C’est cet indicateur qui est habituellement pris comme référence pour analyser la situation économique de l’agriculture. C'est sur lui aussi que Terre-net Média a basé son analyse.