Sur le marché du maïs, le flot d'informations est resté limité. « On ne porte plus autant d'attention à la météo en Amérique du Sud », remarquait Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. « On présume que (le temps sec et chaud en décembre) va un peu affecter les rendements en Argentine mais personne n'a encore abaissé ses prévisions », soulignait-il.
Aux Etats-Unis, la vague de froid qui frappe le centre et le nord-est des Etats-Unis freine tout mouvement et « les agriculteurs sont occupés à assister à des séminaires sur les prévisions météorologiques du printemps et les anticipations de prix », ajoutait le spécialiste.
De bons rendements pour le soja brésilien
Les chiffres publiés jeudi sur les ventes à l'étranger la semaine dernière ont quand même réussi à faire un peu grimper les prix : elles ont atteint 1,8 million de tonnes, soit leur plus haut niveau pour la campagne commerciale 2013/2014, selon les analystes de Commerzbank.
De son côté, le soja « perd un peu de son attractivité alors qu'on s'attend à une récolte record en Amérique du Sud », relevait Dewey Strickler. « La moisson s'accélère au Brésil et les rendements sont pour l'instant supérieurs à la moyenne », remarquait-il. « Ce qui empêche un effondrement des prix est l'absence pour l'instant d'annulation de commandes (de soja américain) par la Chine », le premier importateur mondial de l'oléagineux. Mais Pékin « va probablement attendre avant de résilier ses achats auprès des Etats-Unis que la nouvelle récolte de soja sud-américaine ait atteint les ports et soit prête à être envoyée », ajoutait Dewey Strickler.
Les acheteurs chinois « ne se souviennent que trop bien des problèmes logistiques qui avaient retardé les cargaisons l'an dernier et ne veulent pas se retrouver dans la même situation ». Autre raison pour les investisseurs de se montrer prudents : les indicateurs en provenance de Pékin ne sont pas très positifs actuellement et la demande chinoise pourrait s'en ressentir.
Recul du prix du blé américain
Sur le marché du blé, les investisseurs ont relégué au second plan les inquiétudes liées aux températures extrêmes frappant plusieurs zones importantes de production aux Etats-Unis. « On sait qu'il va y avoir quelques endroits qui ont été affectés, mais le blé est encore en période d'hivernage et les risques restent minimes », soulignait Christopher Narayanan, analyste.
Le recul du prix du blé américain, qui est tombé mercredi à son plus bas depuis juillet 2010, semble toutefois avoir un effet positif en le rendant plus concurrentiel : les ventes à l'étranger ont atteint la semaine dernier 800.000 tonnes, le plus important volume depuis septembre, selon les spécialistes de Commerzbank. Mais « les nouvelles de nature à faire baisser les prix n'en finissent pas de tomber », ajoutaient-ils : « le Conseil international des céréales a relevé son estimation de la production mondiale de blé pour la récolte 2013/2014 de 9 millions de tonnes, à un record de 707 millions, afin de prendre en compte les récoltes plus importantes au Canada et en Chine ».
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars a terminé vendredi à 4,3400 dollars contre 4,2950 dollars en fin de semaine dernière (+ 1,05 %). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 5,5575 dollars contre 5,6525 dollars vendredi dernier (- 1,68 %). Le boisseau de soja également pour livraison en mars, le plus échangé, a clôturé à 12,8275 dollars contre 12,8475 dollars (- 0,16 %).
