Majoration des 52 premiers hectares que jusqu'en 2017
Prenant acte des choix de Stéphane Le Foll sur la Pac pour 2015, Philippe Pinta reste cependant vigilant sur certains points et veut obtenir satisfaction sur certaines revendications. « Le diable étant dans les détails », le président d’Orama souhaite que le processus de majoration des 52 premiers hectares ne soit pas poursuivi au delà de 2017 afin qu’il ne porte au final que sur 10 % des crédits alloués au premier pilier. Pour rappel, l’année 2017 est le rendez-vous fixé pour faire un point à mi-parcours de la mise en œuvre de la réforme de la Pac.
La crainte des céréaliers d’Orama : être encore davantage victimes de distorsions de concurrence par rapport à leurs collègues européens. En 2013, les exportations de céréales ont dégagé un excédent commercial de 7,6 milliards d'euros alors que les revenus de leurs producteurs se sont effondrés de moitié.
Orama attend aussi de la venue de Stéphane Le Foll à Nantes des décisions sur la répartition des 2 % d’aides couplées destinées à relancer les cultures de protéagineux.
La pratique du mulching assimilée à une rotation
Pour les producteurs de grains en zones intermédiaires, Philippe Pinta compte aussi sur le ministre de l’Agriculture pour créer une Mae spécifique dès 2015 qui relèverait alors du second pilier de la Pac. Et quant aux surfaces d’intérêt général, il craint que les règles habituellement retenues en France pour les calculer ne soient pas acceptées par la Commission de Bruxelles. Autrement dit que les anomalies topographiques (mares, haies etc..) ne soient pas assimilées à des hectares de terres réservées au verdissement. Sinon, les céréaliers seraient obligés de mettre en jachère une partie de leur terre, jusqu’à 7 % de leur Sau.
Christophe Terrain, président de l’Agpm, qui sera aussi présent à Nantes au Sommet du végétal attend le feu vert du ministère de l’Agriculture, mais surtout de la Commission européenne de Bruxelles, pour que la pratique du mulching soit assimilée à une rotation dans les régions où la monoculture du maïs est une pratique courante. Si tel est le cas, le mulching ne serait pas une mesure environnementale isolée. Il serait intégré dans un processus de certification environnementale des exploitations agricoles.
Enfin, les céréaliers d’Orama attendent aussi du ministre de l’Agriculture que le choc de simplification annoncé par le président de la République se concrétise dans les faits. Pour produire plus, il faut des règles simples et avoir confiance dans les agriculteurs en ne leur imposant pas davantage de normes environnementales.
