Des centaines d'agriculteurs dans les rues de Toulouse

Ils étaient 2.000 selon les organisateurs, 1.100 selon la police à prendre possession d'une partie du centre-ville, montés sur environ 200 tracteurs qui ont sérieusement perturbé la circulation. Venus des huit départements de Midi-Pyrénées et de l'Aude à l'appel de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles) et des Jeunes agriculteurs, ils avaient apporté plusieurs bennes de fumier nauséabond. Ils en ont déchargé une partie devant la représentation de l'Etat placée sous protection policière.

« Si le préfet ne nous entend pas, au moins il va nous sentir », a expliqué le président de la FRSEA, Hervé Pedoffi. Puis ils ont édifié un énorme tas de pneus et de fumier sur une grande artère voisine de la préfecture. Ils se sont frottés sporadiquement aux CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour les empêcher d'épandre davantage de fumier.

Les agriculteurs protestaient contre la politique européenne de lutte contre la pollution de l'eau et sa retranscription en France, inadaptées selon eux à la réalité de leur métier. Cette manifestation visait à faire pression sur le préfet, avant l'adoption d'un programme régional pour lutter contre la pollution de l'eau par les nitrates d'origine agricole. Ces mesures doivent concerner un tiers des exploitations de Midi-Pyrénées, soit plus de 15.000. Elles visent notamment les épandages de fertilisants azotés aux périodes à risque de fuite de nitrates vers les eaux et l'instauration de couverts végétaux sur les sols laissés à nu entre deux cultures.

La FRSEA conteste notamment l'interdiction d'épandre des fertilisants sur les pentes de plus de 15 %. Pour elle, toute parcelle doit être fertilisable. « Sur mon exploitation, je n'ai que des pentes supérieures à 20 % et je ne pourrai plus travailler parce qu'on va nous interdire d'épandre tout engrais chimique et organique, y compris les fumiers et lisiers », s'est ému Jean-Luc Albinet, 45 ans, éleveur à Rullac-Saint-Cirq (Aveyron), présent dans la manifestation. « Je fais du lait de brebis pour le roquefort. Si ça continue, je vais venir faire paître mes 250 brebis sur les pelouses de Toulouse », a-t-il dit. 

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