De par son caractère préventif, le bas volume s’apparente aux traitements systématiques, « sauf que, précise Jacques Moutailler, il s’agit là d’apporter de très faibles quantités de produits, de l’ordre du dixième de la dose homologuée ».
L’idée est de protéger la culture quel que soit le risque. « Les interventions, précoces, empêchent l’installation des maladies et limitent le recours aux traitements curatifs. » Au niveau économique, le coût de la protection fongicide se chiffre autour de 45 €/ha. « Et à la parcelle, mon Ift (Indice de fréquence de traitement, Ndlr) se situe largement en dessous des normes locales. »
Faciliter l’organisation
L’agriculteur prévoit un passage tous les vingt jours jusqu’à épiaison, soit trois à quatre passages au total. « Je traite le matin au lever du soleil, entre 6 et 8h, voire plus tôt, pour profiter de la rosée et de l’absence de vent. L’Etp (évapotranspiration, Ndlr) est alors à son maximum. La veille, je remplis ma cuve aux deux tiers et j’ajoute du sulfate d’ammoniac ou de manganèse pour corriger la dureté de l’eau. Je termine mon mélange le matin avant de partir. »
Jacques Moutailler vise une taille de gouttelette comprise entre 250 et 300 µm. Pour cela, il utilise des buses basse pression jaunes (XR 002) à 1,7 bar et maintient une vitesse d’avancement de 13 km/h, ce qui garantit en plus une bonne stabilité de la rampe.
Utiliser moins d’eau à l’hectare permet de travailler plus vite, donc augmente les chances de profiter de bonnes conditions, et limite les allers et retours à la ferme. « Je peux mieux m’organiser, d’autant que mon parcellaire s’étend sur 16 km. Je traite à 62 l/ha. Avec une cuve de 2.800 l, je peux faire une cinquantaine d’hectares en une seule fois. »