Germain Boulay, chef de produits fongicides grandes cultures, révèle l’ambition d’Adama de passer de 7 à 12 % de parts sur le marché des produits de lutte contre les maladies des céréales, « le premier de la protection des cultures avec 500 M€ dépensés en 2015 par les agriculteurs. 94 % des 7,5 millions d’hectares de céréales à paille reçoivent chaque année au moins un fongicide. » Pour y parvenir, la firme annonce l’arrivée de six produits au cours des trois prochaines années.
Pour 2016, Adama vise le T1. « 3,5 Mha de blé sont protégés au premier passage. Actuellement, la moitié de cette surface reçoit le même produit. Son propriétaire occupe 70 % du marché sur ce créneau. L’arrivée de Broadway va faire bouger les lignes. Nous visons au moins 600 000 ha, soit 15 % de parts de marché, contre 10 % aujourd’hui en T1, d’ici trois ans. »
Folpel contre septoriose
Depuis plus de cinquante ans, le folpel protège la vigne. Et il est utilisé depuis plusieurs années en Europe sur céréales, notamment en Grande-Bretagne, sans aucune résistance connue. « Efficace contre la septoriose et la rouille jaune, de manière secondaire, cette matière active multisite au mode d’action unique apparaît comme l’alternative face au développement des résistances aux triazoles et au chlorothalonil de plus en plus utilisé. L’intégralité des souches de septoriose présentes en France sont sensibles au folpel et nous ne prévoyons l’apparition d’aucune résistance d’ici plusieurs dizaines d’années. »
Broadway, composé de folpel et d’epoxyconazole, peut être appliqué dès l’apparition des premiers symptômes de maladies, du fait d’une action préventive et protectrice contre les recontaminations. La triazole, molécule systémique à action préventive et curative, est reconnue pour son action sur la septoriose et son excellente efficacité sur les rouilles. « Broadway s’emploie, en une application par hectare et par an, donc sur blé tendre, blé dur, triticale et épeautre pour lutter contre la septoriose et les rouilles jaune et brune. »
Banjo Forte, efficace sur toutes les souches de mildiou
Carine Reyniers, chef de marché pommes de terre, rappelle que comme en céréales, les fongicides sont le premier poste de dépense des producteurs en matière de protection phytosanitaire de la culture, à hauteur de 80 %. Et la principale maladie visée est le mildiou, les pertes de rendement pouvant atteindre 70 %. En moyenne les producteurs de pommes de terre effectuent de 15 à 18 traitements contre cette maladie. Comme en céréales, les résistances posent problème. « Les trois quarts des souches (A1 et A2) de mildiou sont résistantes au méfénoxam. Par contre les cyazofamide, cymoxanil, fluazinam et diméthomorphe (DMM) ne connaissent pas encore de dérive d’efficacité. »
La chef de marché présente Banjo Forte à base de DMM et fluazinam, en commercialisation pour la campagne 2016. « L’association de ces deux matières actives assure l’efficacité du Banjo Forte sur toutes les souches de mildiou. Les deux modes d’action, contact élaboré et translaminaire, assurent la protection intégrale du feuillage. Utilisé à pleine dose, le produit se révèle également extrêmement robuste sur tubercule, et d’une très bonne résistance au lessivage, ce qui offre une bonne souplesse d’utilisation. » Dixième sur le marché des fongicides pommes de terre avec un seul produit, Banjo extra, à base de fluazinam, pour la protection des tubercules, Adama vise la cinquième place et plus de 8 % de parts de marché en 2016 avec l’arrivée de son nouveau produit.