Pour les éleveurs, une entrée douloureuse dans l’ère après-quotas

Rétrospective de l'actualité agricole (©Terre-net Média)
Rétrospective de l'actualité agricole (©Terre-net Média)

Rétrospective de l'actualité agricole
Rétrospective de l'actualité agricole (©Terre-net Média)

Une entrée douloureuse dans une nouvelle ère sans quotas laitiers : voilà comment l’année 2015 peut être résumée pour les producteurs de lait. Depuis le 1er avril 2015, le secteur laitier est désormais soumis aux lois du marché en Europe. Produire plus ? Produire moins ? La baisse du prix du lait rend beaucoup plus difficile l’élaboration d’une stratégie, les éleveurs ayant très peu, voire pas du tout de visibilité sur les mois à venir.

A cet événement s'est ajoutée la mise en place de la réforme de la Pac qui, en plus d’être complexe, n’est pas de nature à rassurer les éleveurs laitiers.

En matière de conjoncture laitière, les avis exprimés par les experts sont unanimes : à l’échelle mondiale, la production laitière a pourtant un bel avenir. Les pays émergents resteront durablement déficitaires en produits laitiers. Mais dans les exploitations françaises, les trésoreries sont de plus en plus tendues. Pour l’agroéconomiste Jean-Marie Séronie, la crise laitière a eu lieu en 2014, « lorsque les éleveurs n’ont pas réussi à constituer des réserves financières alors que les prix étaient satisfaisants ».

« Le lait pourrait tourner et le secteur gravement s'écrémer », s’inquiète pour sa part Marc Tarabella, député européen et membre de la commission agriculture et protection du consommateur.

Pour certains, la clé de la réussite passe par la diversification, comme dans la famille Besson. Mais certaines voies de diversification n’apportent pas encore la garantie d’un revenu supplémentaire. Les pionniers de la méthanisation, par exemple, ont tiré la sonnette d’alarme.

Face aux difficultés, les éleveurs, aussi bien les producteurs laitiers que les éleveurs de bovins viande, de porcs ou d’ovins, se sont ainsi mobilisés cet été pour manifester. Des manifestations qui initieront l’action syndicale à Paris le 3 septembre et l’annonce de mesures par le Gouvernement.

C’est dans ce contexte que se déroulent les salons d’automne. Au Space, les syndicats minoritaires brandissent la responsabilité du syndicalisme majoritaire dans la situation difficile des éleveurs. Au Sommet de l’élevage, Stéphane Le Foll se limitera à une visite en catimini face aux craintes des conséquences de la FCO, qui resurgit depuis plusieurs jours.

Au regard d’une quarantaine de critères, la filière laitière française est pourtant considérée la meilleure par FranceAgriMer, qui a comparé les filières des dix principaux producteurs et exportateurs de lait pour l’année 2013. Un discours qui contraste avec l’appel lancé par la FNPL fin 2015, pour la signature d’une charte de valeur respectueuse d’une valeur ajoutée équilibrée dans l’ensemble de la filière et, surtout, d’un prix du lait rémunérateur pour les producteurs.

Et la filière laitière de s’interroger sur son visage dans quelques années : La très médiatisée ferme des 1 000 vaches deviendra-t-elle la norme du paysage laitier français ?

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