Le colloque annuel dédié aux limaces des cultures organisé par Arvalis-Institut du végétal s’est tenu vendredi 18 mars à l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture à Paris. Pour l’occasion, 170 spécialistes étaient venus de toute la France pour partager leurs connaissances sur ce ravageur qui est au cœur des enjeux de protection des cultures. De fait, l’augmentation actuelle des surfaces cultivées sans labour et le développement des cultures intermédiaires et des couverts permanents tendent à favoriser leur présence. Elles occasionnent chaque année d’importants dégâts en grandes cultures et cultures légumières.
Le colloque a permis de présenter des résultats acquis dans le cadre du projet Casdar Resolim, dédié à l’étude du risque limaces en grandes cultures. Conduit entre 2013 et 2015, ce programme a impliqué des experts d’horizons différents : instituts techniques, Chambres d’agricultures, agriculteurs et entreprises privées. L’objectif était de constituer un réseau d’essais pour étudier l’influence des pratiques agricoles et des facteurs environnementaux sur les populations de limaces, réaliser des études de thermo-biologie et proposer des outils d’aide à la décision. Le rendez-vous était aussi l’occasion de valoriser plus largement des données acquises antérieurement.
Etude de l'effet des successions de cultures
Dans une première partie, les enjeux de la protection des limaces en grandes cultures ont été rappelés par des experts de l’Acta, d'Arvalis-Institut du végétal, de Terres Inovia et de la firme De Sangosse. L’occasion de rappeler que le ravageur sévit dans le monde entier et sur des cultures très diversifiées. En France, les plus touchées restent le colza, le tournesol et les céréales à paille. Les limaces sont aussi présentes sur betteraves, même si d’autres ravageurs sont plus préjudiciables sur cette culture.
Le colloque s’est ensuite concentré sur les données disponibles de la recherche en France sur le sujet, notamment celles issues du projet Resolim. Les attaques de limaces ont ceci de complexe que le nombre d’individus présents sur les parcelles n’est souvent pas corrélé à l’intensité des attaques, sur colza comme sur blé.
L’après-midi a été dédiée à des questions techniques sur l’effet des pratiques agricoles sur les populations. Des intervenants de l’Acta, de l’Isara-Lyon, d’Arvalis et du groupe Phyteurop ont présenté les résultats de Resolim sur l’influence des cultures et de leurs successions, des cultures intermédiaires et du travail du sol. Résultat : si l’absence de travail du sol peut favoriser le développement des limaces, la présence de carabes ou d’herbe facilement consommable pourrait d'un autre côté limiter les attaques.
Arvalis-Institut du végétal a aussi présenté les méthodes de piégeage préconisées pour estimer le risque à la parcelle. L’équipe de l’UMR CNRS Ecobio de l’Université de Rennes 1, Terres Inovia, De Sangosse et Phyteurop ont enfin abordé l’évolution des stratégies de lutte contre le ravageur et les voies de recherche potentielles pour les agents de biocontrôle.