Le conseil spécialisé FranceAgriMer de la filière sucrière s'est réuni pour faire le point sur la situation des marchés au niveau mondial, européen et français et sur les perspectives 2016/17.
Premier constat, à l'échelle mondiale, le retournement à la hausse des marchés sucriers, amorcé en début de campagne 2015/16, se confirme, avec un consensus des instituts de prévision sur un déficit mondial, situé entre 6 et 11 millions de tonnes (Mt). Les premières prévisions pour la campagne 2016/17 tablent sur un déficit de moindre ampleur (3 à 6 Mt).
Déficit mondial, augmentation européenne
En cause, la sécheresse qui affecte lourdement les productions d'Afrique australe, dont sont originaires une large part des importations européennes. La situation est également préoccupante en Inde, où les prévisions de production sont régulièrement revues à la baisse. Au Brésil, les perspectives, pourtant engagées sous les meilleurs auspices, se sont rapidement dégradées au cours des dernières semaines, suite à des intempéries qui retardent la récolte, amoindrissent la richesse en sucre de la canne et entravent les exportations.
En Europe, pour 2015/16, la production de sucre s’inscrirait en net recul à 14,9 Mt d’après les dernières estimations (19,4 Mt en 2014), sous l’effet d’une diminution des surfaces en betteraves. Toutefois, compte tenu du report 2014/15, les disponibilités pour le marché, estimées à 13,5 Mt de sucre alimentaire sous quota et à 4,1 Mt de sucre hors quota, devraient permettre à l’Union européenne de couvrir l’ensemble des besoins du marché et d’exporter dans la limite du quota OMC de 1,35 Mt. La production européenne 2016 pour la campagne de commercialisation 2016/17, dernière campagne avant la fin des quotas, devrait progresser grâce à des surfaces en hausse.
En France, sous réserve des conséquences des dernières intempéries, encore difficiles à évaluer, la production 2016 pourrait atteindre 5 Mt sous l’effet d’une progression des surfaces et des rendements en betteraves et conforter ainsi l’ambition à l’export de la filière française dans un contexte mondial déficitaire.
Observer pour mieux anticiper la disparition des quotas
Le conseil spécialisé a aussi évoqué le dispositif d'observation des prix et des marchés. Ce dernier est en cours d'élaboration et devrait être finalisé au second semestre 2016. Comme un certain nombre d'Etats membres, la France est favorable au maintien d'un dispositif de connaissance des prix, des productions, de la commercialisation et des stocks de sucre européens, en vue de l'établissement de bilans. Ces informations permettront une appréciation objective et pertinente de la situation économique du marché et de ses éventuelles perturbations ainsi qu’une évaluation de l’impact de la disparition des quotas sur le marché du sucre après 2017.
