Les très bons résultats obtenus par les producteurs de tournesol en 2017 s'expliquent avant tout par de très bonnes implantations relativement précoces. Deux éléments ont joué un rôle déterminant au semis, à savoir, la structure du sol et les conditions climatiques favorables. Résultat : des levées rapides et régulières, moins sensibles aux ravageurs. Grâce à un bon enracinement, le tournesol a ainsi pu exprimer, malgré des conditions estivales très sèches, en particulier dans les secteurs non irrigués, un potentiel supérieur à 20 q/ha. Cette réussite s'explique également par un contexte sanitaire particulièrement bon.
Avec une implantation soignée permettant d'obtenir un peuplement régulier et suffisant et une offre variétale diversifiée, le tournesol confirme sa bonne adaptation au territoire français. Il peut être cultivé dans des conditions variées. Il valorise notamment très bien les apports en eau dans des contextes hydriques restreints. Les parcelles irriguées ont atteint régulièrement plus de 45 - 50 q/ha, et ce avec des apports limités. La pratique de l'irrigation en tournesol - moins de 10 % dans les secteurs irrigables - pourrait se développer.
Des atouts agronomiques et environnementaux
Par ailleurs, le tournesol, semé en ligne, se prête bien au désherbage mécanique, en complément du désherbage chimique par exemple. La pulvérisation sur le rang est également envisageable. Cette pratique bonifiée par un certificat d'économie de produit phytosanitaire permet de faire évoluer les pratiques de désherbage sur cette culture. Le tournesol s'affirme comme la plante pollinifère et mellifère à faible consommation d'intrants et comme culture clef dans les rotations de grandes cultures pour gérer durablement le désherbage, les maladies et ainsi augmenter les rendements des cultures suivantes.
Valorisation de la graine : huile et tourteau de qualité
Avec ces bons résultats, c'est aussi la production de graines qui sera en hausse (>1,5 million de tonnes). Une bonne nouvelle pour l'approvisionnement en graines locales des unités de trituration françaises. Ces graines seront valorisées aussi bien en alimentation humaine, avec la production d'huiles classiques et oléiques, qu'animale avec des tourteaux dits Hi-Pro, riches en protéines. Alors que le niveau d'importations annuelles de protéines végétales dépasse encore les 700 000 tonnes, un engagement collectif fort est indispensable pour développer le tournesol et renforcer notre autonomie.
Une culture robuste et compétitive
D'un point de vue économique, le tournesol ressort comme une culture robuste. Sur la campagne 2017, la marge brute moyenne nationale pourrait être comprise entre 500 et 600 euros par hectare, avec des variations en fonction de la conduite et du potentiel agronomique des parcelles. En sol profond, où des rendements moyens d'exploitation supérieurs à 35 q/ha ont été enregistrés, elle pourra être comprise entre 600 et 1 000 euros par hectare. Les charges opérationnelles (semences, engrais et phytosanitaires) du tournesol sont modérées : de 300 à 450 euros par hectare, la moyenne nationale étant proche de 350 euros par hectare (source : Terres Inovia, analyse de données de marges issues du CER France). Grâce à des besoins en engrais azotés limités (0 à 80 unités) et une maîtrise du poste désherbage, les charges ont peu progressé au cours de ces dix dernières années, en comparaison à d'autres espèces. De plus, son cycle court (4 à 5 mois) permet de mobiliser la trésorerie de l'exploitation sur une durée réduite.