L'Anses renvoie au gouvernement la responsabilité d'interdire les pesticides

« Je ne connais pas d'insecticide qui ne tue pas les abeilles. La question, c'est quelles sont les conditions d'emplois qui permettent aujourd'hui éventuellement de rendre le risque non inacceptable », a déclaré Roger Genet devant la Mission d'information parlementaire sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, présidée par Élisabeth Toutut-Picard.

Si l'Anses a autorisé le sulfoxaflor en France, « c'est parce que l'évaluation tant pour la santé humaine que dans les conditions d'emploi pour la santé des abeilles permettait d'utiliser ce produit comme une alternative chimique insecticide qui présentait plus d'avantages que les produits aujourd'hui utilisés ». De plus, le sulfoxaflor « a fait objet d'une autorisation avec un vote favorable de la France en 2015, précédée d'une consultation publique où toutes les parties prenantes ont pu s'exprimer », a-t-il rappelé.

Selon Roger Genet, l'Anses a d'ailleurs « proposé des mesures d'utilisation extrêmement restrictives justement pour les pollinisateurs », comme l'interdiction de l'utiliser cinq jours avant la floraison. Pour autant, « le gouvernement peut totalement interdire l'usage des insecticides en France », selon le directeur général de l'Anses. « Bien entendu (le sulfoxaflor) pourrait faire l'objet d'une interdiction transversale sur les usages car cette prérogative est celle des ministères ».

L'Anses a autorisé fin septembre le Closer et le Transform, deux insecticides fabriqués par Dow AgroSciences, dont le principe actif est le sulfoxaflor. Face à la fronde des défenseurs de l'environnement contre l'homologation de ces insecticides, le gouvernement a donné trois mois aux autorités sanitaires pour confirmer ou non cette autorisation après examen de « nouvelles données ».

Roger Genet a reconnu que les produits phytopharmaceutiques dont l'Anses doit décider de la mise sur les marchés « ne sont plus des questions techniques mais sociétales » et il espère à l'avenir « accroître le dialogue avec les parties prenantes » et créer avec eux « un espace de dialogue ». « On parle beaucoup du glyphosate et c'est normal car c'est le produit phytosanitaire le plus utilisé au monde mais, en termes de dangerosité, il y a encore sur le marché des produits vendus avec des niveaux de dangerosité bien supérieurs et qui me préoccupent en premier lieu », a-t-il également indiqué.

Interrogé sur le fonctionnement de l'institut fédéral allemand d'évaluation des risques et l'Autorité européenne de sécurité des aliments, qui avait donné son feu vert à l'autorisation du glyphosate, Roger Genet a déclaré qu'il ne lui « appartient pas de commenter l'organisation du BFR ou de l'EFSA ». Mais il a précisé qu'« en France, au travers de crises sanitaires que nous avons vécues depuis 20 ans, la prise de conscience de la nécessaire indépendance de l'expertise fait que nous sommes mieux préparés et mieux protégés par rapport à ce problème, même si on ne peut jamais l'être » totalement car « on n'est jamais à l'abri d'avoir un expert qui ne déclare pas tout ».

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