[Mise à jour mercredi 13 juin à 17h45]
Mercredi matin, les quatre leaders de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs, Christiane Lambert, Jérôme Despey, Jérémy Decerle et Samuel locages Vandaele, ont annoncé la suspension des blocages, suite à une deuxième réunion avec Stéphane Travert, à l'issue de laquelle ils ont obtenus certaines avancées.
« Il y a eu des points d'avancée, des points de déception et des engagements à travailler plus », a expliqué la présidente de la FNSEA Christiane Lambert.
Les agriculteurs ont obtenu « des éléments écrits sur le pourquoi de ces distorsions » et des éléments sur « des accords scélérats qui se multiplient et garantir un étiquetage sur plus de produits qui informent et protègent les consommateurs», a indiqué Christiane Lambert. Tous les engagements du gouvernement ont été mis sur papier, dans une lettre dont FNSEA et JA attendent maintenant la signature.
Concrètement, le Gouvernement s'est engagé à dire plus fermement à Bruxelles qu'il faut des accords commerciaux plus exigeants. Stéphane Travert doit aussi s'engager à défendre le prolongement et l'élargissement de l'expérimentation de l'étiquetage de l'origine. Le Gouvernement a, selon la FNSEA et JA, donné des garanties pour que le grand plan d'investissement soit « plus lisible et plus accessible pour les agriculteurs ».
Surtout, une lettre de mission doit être adressée au préfet Pierre-Étienne Bisch, président du Comité de rénovation des normes en agriculture (Corena) pour relancer le travail au sein de ce comité, qui ne s'est pas réuni depuis le 13 mars 2017. La prochaine réunion du Corena est d'ores-et-déjà prévue le 13 juillet 2018.
[Reportage vidéo] Les agriculteurs franciliens FNSEA et JA bloquent le dépôt de carburant Total de Gennevilliers
https://www.dailymotion.com/video/x91sfz2
Depuis dimanche 10 juin dans la soirée, les agriculteurs de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs ont entamé le blocage de 14 sites « stratégiques et symboliques » , en l’occurrence des raffineries et dépôts de carburant , pour dénoncer les distorsions de concurrence et faire pression auprès du gouvernement après sa décision d’autoriser le groupe Total d’importer jusqu’à 300 000 t d’huile de palme .
La FNSEA et JA ont présenté, dans un communiqué, quatre revendications principales. « Nous demandons une interdiction d’importer tout produit ne correspondant pas aux standards de production français ». Le duo de syndicats veut que soit réintroduit dans la loi alimentation , examinée à partir du 26 juin par le Sénat, un amendement sur l'interdiction d'importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l'Union européenne , même à doses résiduelles.
FNSEA et JA souhaitent aussi des garanties supplémentaires de la part du gouvernement pour « qu’aucune loi ni évolution réglementaire ne génère de nouvelles charges et pour qu’aucune norme ne soit créée sans une étude d’impact complète ». Le duo syndical réclame aussi un allègement du coût du travail , « notamment saisonnier », ainsi qu’un ciblage du volet agricole du grand plan d’investissement « pour accompagner la mise en oeuvre des plans de filière dans les exploitations ».
Mardi 12 juin à 15 h, Stéphane Travert doit rencontrer, au ministère de l'agriculture, Christiane Lambert, Jérôme Despey, Jérémy Decerle et Samuel Vandaele, les quatre leaders des syndicats FNSEA et JA.
Une première réponse négative de la part du Gouvernement
Au premier jour de blocages prévus pour trois jours, mais reconductibles, le gouvernement avait indiqué qu'il « ne reviendrait pas » sur l'autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme, avait déclaré lundi matin le ministre de l'agriculture Stéphane Travert à l'antenne de la radio RTL. « Ces blocages sont illégaux », avait-il déclaré, estimant que « ce n'est pas en bloquant » des raffineries « qu'on trouvera des solutions adéquates ».
Live
Tard hier soir, Stéphane Travert s'était déclaré « plutôt optimiste » sur les perspectives d'une levée rapide des barrages.
Ce matin à 9h45, les quatre leaders de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs ont annoncé à la presse la suspension progressive, dans la matinée, des 18 blocages de dépôts de carburant et raffineries.
Sans avoir obtenu satisfaction pour l'ensemble de leurs revendications, ils ont obtenu un courrier écrit du ministre de l'agriculture reprenant les points d'avancées.
Le point sur le conflit entre FNSEA-JA et le Gouvernement, au soir du deuxième jour de blocage des raffineries et dépôts de carburant:
- 18 raffineries et dépôts de carburants sont bloqués : Dunkerque, Gonfreville-l'Orcher, Coignières, Gennevilliers, Grigny, Grandpuits, Vatry, Strasbourg, Donges, Cournon, Lyon, Toulouse, Feyzin, Saint-Pierre-des-corps, Saint-Jean-de-Braye, Saint-Priest, Reichstett et Portes-lès-Valence;
- Christiane Lambert, Jérôme Despey, Jérémy Decerle et Samuel Vandaele, les quatre leaders de la FNSEA et de JA, ont discuté pendant deux heures et demie avec Stéphane Travert, sans trouver d'accord.
- Edouard Philippe a défendu « une décision prise en 2015 »;
- Une nouvelle réunion entre leaders syndicaux et le ministre de l'agriculture est prévue mardi 12 juin en toute fin de journée.
A l'issue de sa rencontre avec Stéphane Travert, « le blocus continue », a déclaré la présidente de la FNSEA.
En attendant le résultat de la réunion entre leaders syndicaux et le ministre de l'agriculture, la FNSEA annonce que, « en ce 2ème jour de blocage, deux nouveaux sites sont occupés à Saint Jean de Bray dans le Loiret et à Saint-Pierre des Corps dans l'Indre et Loire . La mobilisation concerne désormais 18 sites. »
A 15 h, Christiane Lambert et Jérôme Despey, de la FNSEA, Jérémy Decerle et Samuel Vandaele, de Jeunes Agriculteurs, seront reçus par Stéphane Travert au ministère de l'agriculture à Paris.
Réponse à la question posée hier, au premier jour de blocage: A quand remonte les derniers blocages de raffineries et dépôts de carburant par les agriculteurs ?
C'était il y a dix ans! Les agriculteurs et pêcheurs avaient protesté contre la flambée des prix du gazole en bloquant ponctuellement certains dépôts de carburants et raffineries en mai 2008.
Deuxième jour de blocage des raffineries:
Pendant ce temps, en matière d'huile de palme, @Antho ne veut pas l'huile, mais juste les palmes...
La question du jour : A quand remonte les derniers blocages de raffineries et dépôts de carburant par les agriculteurs ?
Le point sur les blocages, à 16h27 :
- Sur les 14 raffineries ou dépôts de carburant bloqués lundi matin, il n'en restait que 13 en début d'après-midi après le départ des agriculteurs du site de La Mède (Bouches-du-Rhône), symbole de leur lutte contre l'importation de produits agricoles dont l'huile de palme.
« Nous n'avons pas obtenu ce que nous voulions, on ne se sent pas aidés, mais les agriculteurs sont fatigués et sont obligés de retourner travailler», a déclaré à l'AFP Jean-Paul Comte, président de la FRSEA des Bouches-du-Rhône.
- Selon la FNSEA, trois autres dépôts vont être bloqués dans l'après-midi à Saint-Priest (Rhône), Reichstett (Bas-Rhin) et Portes-lès-Valence (Drôme).
« Sur tout le Bas-Rhin, il n'y a plus rien. Les deux sites sont fermés, les camions citernes ne rentrent pas », a assuré Franck Sander, président de la FDSEA 67 à l'AFP.
« L'organisation est faite pour durer » car « le dialogue est rompu » avec le gouvernement, explique Damien Greffin, président de la FRSEA d'Ile-de-France, devant le dépôt de carburant de Grigny (Essonne).
Au dépôt prétrolier Total de Fort-Mardyck, c'est ambiance "baraque à frites" pour les manifestants de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs.
Le gouvernement « ne reviendra pas » sur l'autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme, a déclaré lundi le ministre de l'agriculture Stéphane Travert à l'antenne de la radio RTL.
« Nous avons entre 70 et 160 personnes sur 13 sites, et un quatorzième va être bloqué à partir de 9 h 30, celui de Donges en Loire-Atlantique » , a indiqué lundi matin Christiane Lambert, présidente de la FNSEA , premier syndicat agricole français qui a appelé au mouvement avec celui des Jeunes Agriculteurs (JA) pour trois jours reconductibles.