A l'appel de la CR, plus de 200 agriculteurs avec une centaine de tracteurs avaient ce jour-là paralysé Agen, brûlant des pneus ou de la paille et déversant du lisier pour empêcher l'accès à différentes administrations et services publics. A l'issue d'une rencontre à la préfecture, ils s'étaient brièvement heurtés aux forces de l'ordre, lançant pierres, fruits et projectiles divers vers les Crs qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes. Aucun blessé n'a été recensé.
« Compte tenu des faits constatés lundi dernier et devant la possibilité de nouvelles manifestations non-déclarées », « tout rassemblement sur la voie publique » est également interdit aux abords du Palais des congrès d'Agen, précise jeudi la préfecture dans un communiqué. Le Palais des congrès doit en effet accueillir vendredi une réunion d'information des élus locaux par l'Agence de l'eau Adour-Garonne, impliquée notamment dans la gestion de la directive nitrates qui suscite la colère des agriculteurs locaux.
Les agriculteurs mobilisés lundi par la CR entendaient protester contre le placement, selon eux, de plus de 80 % des terres du département en « zone vulnérable » dans le cadre de la directive sur les nitrates et réclamaient un moratoire. « Ces zones vulnérables, sous couvert de protéger la nature et l'environnement, nous empêchent de travailler correctement et en plus tuent les éleveurs », avait déclaré Serge Bousquet-Cassagne, membre de la Coordination et président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, où le syndicat est majoritaire depuis 2001. « On a passé des années à négocier avec le gouvernement quelques zones vulnérables et, de but en blanc, Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie, a décidé que 80 % des terres agricoles du Lot-et-Garonne devaient passer en zone vulnérable, le tout sans négociations, c'est impardonnable », avait-il affirmé.