Tout au long de cette semaine écourtée par le Nouvel An, les cours du soja ont évolué au gré des prévisions météo au Brésil, en proie à la sécheresse dans le nord et à des inondations dans le sud. Au total, les cours ont reculé devant l'annonce de pluies bénéfiques dans le nord, mais Bill Nelson, chez Doane Advisory Services, a prévenu que la tendance pourrait s'inverser la semaine prochaine si l'espoir de précipitations était déçu.
Par ailleurs, les chiffres hebdomadaires du ministère de l'Agriculture sur les ventes à l'exportation ont été jeudi inférieures de plus de moitié aux attentes. « C'était très décevant », a souligné M. Nelson, et cette annonce a accentué le recul du prix de cet oléagineux. Le maïs a évolué largement en tandem avec le soja. « Nous nous approchons d'un plancher mais n'y sommes pas encore », a estimé Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, estimant possible de voir encore baisser les cours tout au long de janvier.
Le blé quant à lui a bénéficié des inquiétudes pour les cultures suscitées par les inondations dans le Midwest, et par la douceur inhabituelle dans les plaines, qui fait craindre que le manteau neigeux ne soit insuffisant pour protéger les pousses de blé d'hiver quand arriveront les gelées.
Marché du blé bradé
D'un point de vue plus technique, « le marché (du blé) était largement bradé et n'attendait qu'un prétexte pour rebondir », a noté M. Strickler, estimant toutefois que le potentiel pourrait rester limité vu notamment la suppression des taxes à l'exportation en Argentine.
Au total, sur l'année, les prix agricoles américains ont nettement reculé, sous l'impact du renforcement du dollar fort d'une part, qui pénalise les exportations, et d'autre part de l'abondance des récoltes dans le monde, qui a atteint des niveaux record pour le soja aux Etats-Unis, au Brésil et en Argentine, et qui ont été très abondantes pour le maïs, a résumé M. Nelson La production mondiale de blé a également été extrêmement forte, même si les agriculteurs américains ont souffert du mauvais temps au printemps. « Les investisseurs du marché des céréales disent bon débarras 2015, et espèrent que 2016 sera plus favorable », a résumé Dewey Strickler.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a fini jeudi la séance et l'année à 3,5875 dollars, contre 3,6450 dollars à la veille de Noël (-1,58%) et 3,9700 (BIEN 3,9700) dollars le 31 décembre 2014 (-9,63%). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,7000 dollars contre 4,6750 dollars il y a une semaine (+0,53%) et 5,8975 un an plus tôt (-20,30%). Le boisseau de soja pour même échéance coûtait 8,6450 dollars contre 8,7300 dollars il y a une semaine (-0,97%) et 10,2350 il y a un an (-15,53%).