« Cesser les accords suicidaires », demande la CEPM

L’activation des droits de douane est le « dernier outil de régulation du marché du maïs européen » face à l’effondrement des cours du maïs aux États-Unis.
L’activation des droits de douane est le « dernier outil de régulation du marché du maïs européen » face à l’effondrement des cours du maïs aux États-Unis. (©Pixabay)

Ces droits de douane sont déclenchés lorsque « le prix du maïs américain CAF Rotterdam passe sous le seuil de 152 €/t », explique la Confédération Européenne de la Production de Maïs et de sorgho (CEPM). Ils correspondent alors à « la différence entre 157 €/t et le prix CAF Rotterdam ». Actuellement ces droits s’établissent à 5,27 €/t, et compte tenu de la faible parité euro/dollar, ils devraient rester limités. « Après le démantèlement des instruments de gestion du marché, il s’agit du dernier filet de protection au niveau européen ».

Mais la CEPM souligne que « le prix à l’intervention pour le maïs, sur lequel sont calculés et déclenchés les droits de douane, n’a pas été réévalué depuis 20 ans, ce qui limite l’efficacité d’une mesure qui n’est déclenchée qu’en situations de marché extrêmement critiques ».

Arrêter les cadeaux consentis aux grandes puissances exportatrices

Daniel Peyraube, président de la CEPM, réagit : « Alors que la crise sanitaire actuelle révèle l’enjeu de la souveraineté alimentaire de l’UE, devenue premier importateur mondial de maïs depuis 2017, une véritable protection des maïsiculteurs européens est plus que jamais nécessaire. Cette dernière passera par une réforme des droits de douane et l’arrêt des cadeaux consentis aux grandes puissances exportatrices qui ne partagent pas les standards de production de l’UE ».

Et pour cause : des concessions tarifaires accordées aux grands exportateurs de maïs fragilisent cet instrument de régulation du marché, alors même que le maïs « y est produit avec bon nombre de pesticides ou OGM interdits dans l’UE ».

Effectivement, « depuis la ratification du Ceta, le maïs canadien peut être importé sans droits de douane. C’est aussi le cas du maïs serbe et également d’un contingent de 1,225 million de tonnes de maïs ukrainien en 2020 ». Actuellement, les importateurs mobilisent le contingent ukrainien afin de couvrir leurs besoins en maïs, ce qui limite l’impact des droits de douane qui ont été mis en place. « Faut-il rappeler par ailleurs que l’accord avec le Mercosur prévoit un contingent à droit nul de 1 million de tonnes de maïs ? »

C’est pourquoi le CPEM appelle à « cesser les accords suicidaires ».

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