« Il y a une vraie question de timing dans le marché avec, à court terme, un marché plutôt orienté à la baisse, une spirale baissière menée par les fonds, par la pression sur les récoltes », a estimé Arthur Portier, analyste au cabinet Agritel, lors d'un entretien à l'AFP. « Le support des 200 euros a bien tenu, parce qu'on a une récolte française et d'Europe de l'Ouest qui est un petit peu en retard. (...) Vu que les acheteurs se sont fait peur l'année dernière au vu des niveaux de prix auxquels ils ont dû acheter, là au moindre petit repli, ils se remettent aux achats », a-t-il ajouté.
Actuellement, c'est surtout la demande qui tire les prix, et qui fait monter le marché européen, souligne M. Portier : « il ne se passe pas deux heures sans qu'on voit un nouvel appel d'offres, c'est l'Iran, c'est la Turquie, c'est l'Égypte, c'est l'OAIC (autorité publique d'achat pour l'Algérie, NDLR), c'est ce matin l'Arabie saoudite ».
Cette dernière a en effet lancé, via la Sago (Saudi Grains organization), un appel d'offres pour l'achat de 360 000 tonnes de blé tendre, selon une note du cabinet Inter-Courtage. Un nouvel appel d'offres de l'Algérie est également attendu jeudi et les opérateurs s'interrogent : l'Algérie va-t-elle à nouveau acheter du blé russe ? « Les acheteurs internationaux sont présents, les acheteurs liés à la France sont présents et dans ce contexte il y a un décalage entre l'offre et la demande actuellement, l'offre n'est pas encore disponible, la demande est là et ça fait monter le marché tranquillement », a conclu M. Portier.
Peu avant 13h00 (11h00 GMT) sur Euronext, la tonne de blé tendre progressait de 75 centimes sur l'échéance de septembre à 200,75 euros, et d'un euro sur l'échéance de décembre à 202,75 euros, pour environ 9 700 lots échangés.
La tonne de maïs, elle, reculait de 2,50 euros sur l'échéance d'août à 233,75 euros et progressait de 2,25 euros sur l'échéance de novembre à 197,25 euros, pour environ 300 lots échangés.