Après une séance mouvementée mardi, marquée par d'importantes prises de profit sur le marché américain face à la menace inflationniste, les cours des céréales ont fini en baisse sur Euronext, avec un recul de 6 euros pour le blé, sous les 289 euros la tonne à brève échéance.
Dès l'ouverture mardi, les cours sont remontés, sans toutefois corriger complètement à la mi-journée les pertes de la veille.
Sur le marché européen, l'incertitude porte sur un important appel d'offres algérien pour quelque 600 000 tonnes de blé tendre. L'abaissement des critères de qualité exigés par l'Algérie pourrait favoriser un blé originaire de la mer Noire plutôt qu'européen.
« Le cahier des charges algérien permet l'achat de grains punaisés à 1 % avec 11,5 % de protéines, ce qui est le cas du blé russe ou ukrainien, alors que le blé meunier français est à 0,5 % et 11 % », a expliqué à l'AFP Damien Vercambre, courtier au cabinet Inter-Courtage.
S'il estime que tout ce blé ne sera pas vendu uniquement en origine mer Noire, ce gros contrat, en fonction de la ventilation des volumes qui ne seront chargés qu'en décembre, marque symboliquement la fin d'une époque où la France pouvait considérer l'Algérie comme « son joyau ». L'ancienne colonie française reste le premier pays de destination des blés européens et notamment français, mais Paris sait désormais qu'il peut être concurrencé partout, en Russie ou en Argentine selon les saisons, et aussi par des pays comme la Roumanie au sein de l'Union européenne, a souligné Damien Vercambre.
Les nouveaux équilibres du commerce des grains dépendront aussi beaucoup des choix de la Russie dans l'imposition promise de nouvelles taxes à l'exportation et de quotas.
Sur la scène internationale, l'Égypte a mis à profit le repli du cours des céréales pour lancer un appel d'offres en blé pour des chargements la première quinzaine de janvier, tandis que le Mexique a acheté 270 000 tonnes de maïs américain, relève le cabinet Agritel.
Vers 14h30 (13h30 GMT) sur Euronext, le prix du blé tendre gagnait 3,25 euros la tonne à 292,25 euros sur l'échéance de décembre, et de 3 euros sur celle de mars à 291,75 euros la tonne, pour un volume d'environ 35 000 lots échangés.
Le maïs progressait de 3,25 euros à 246,5 euros la tonne sur l'échéance de janvier, et de 2,75 euros à 244,25 euros la tonne sur celle de mars, pour environ 920 lots échangés.
