Le blocage des ports ukrainiens, alors que Kiev est le cinquième exportateur mondial de blé, et le report des opérateurs sur cette céréale en réaction à la flambée du maïs expliquent notamment ce nouveau plus haut historique, a expliqué à l'AFP Damien Vercambre, courtier pour le cabinet Inter-Courtage.
« C'est un coup de billard à trois bandes entre le blé à Chicago, le blé chez nous et le maïs », a-t-il déclaré, évoquant la hausse des cours à la Bourse de Chicago et l'envolée du maïs sur les marchés mondiaux.
Dans cette configuration, le blé est entraîné par le maïs, dans un contexte de tension sur les stocks mondiaux. « L'export est complètement à l'arrêt » en provenance d'Ukraine et, « de ce fait, il faut trouver une alternative aux 10, 12, 13 millions de tonnes de maïs qui restent à exporter d'Ukraine », a détaillé Damien Vercambre.
« Le conflit, qui pouvait être relativement court, finalement s'allonge » et de surcroît « prend toute l'Ukraine » : « On est dans la situation la pire qu'on puisse attendre », a-t-il résumé.
Le jour du début de l'invasion russe en Ukraine, jeudi dernier, le cours du blé avait déjà battu son record historique sur le marché européen, clôturant à 316,50 euros la tonne sur l'échéance de mars 2022. L'Ukraine représente environ 12 % des exportations mondiales de blé.