La forte vague de chaleur qui a touché l’Hexagone sur la première quinzaine d’août a laissé des traces sur les maïs.
Pour la semaine allant du 9 au 15 août, le service Cereobs de FranceAgriMer fait état d’une nouvelle dégradation de la culture : les surfaces en maïs jugées dans un état « bon à très bon » chutent à 50 %, contre 53 % la semaine précédente… et 91 % l’année dernière à la même période.
« L’arrivée de pluies en cette seconde partie du mois d’août risque d’être bien trop tardive pour pleinement relancer les potentiels », déplore Marius Garrigue sur Terre-net.
Looks like corn in NE. But this is in France. French G/E declined steeply last week to their lowest level in at least a decade, 53%, down from 62% last week & down 30% this year, as a worsening drought and latest heatwave baked fields in the European Union's top grain producer. pic.twitter.com/3F0YLiTS00
— 247AG (@247dotAg) August 13, 2022
Plus largement, la production est annoncée en forte baisse à l’échelle européenne. Le département américain de l’agriculture (USDA) a réduit sa prévision de la récolte communautaire et l’évalue désormais 60 Mt, soit une chute de 11 Mt par rapport à la récolte 2021 et la plus faible depuis 2015.
L’UE devra donc davantage importer que d’habitude. Quant aux États-Unis, leur potentiel d’export a été revu à la baisse à cause d’une production elle aussi entachée par une dégradation des conditions de culture.
US Corn Crop Progress - August 14th, 2022 pic.twitter.com/pZEw6wCCgf
— Kevin Van Trump (@KevinVanTrump) August 16, 2022
En Amérique du Sud, le Conab brésilien a récemment revu à la baisse ses prévisions pour la campagne 2021/2022 toujours en cours, à cause d’une seconde récolte de maïs en repli.
La Russie devrait tirer son épingle du jeu de cette situation, et exporter plus que prévu sur la campagne 2022/23 grâce à une production de maïs 2022 revue à la hausse par l’USDA.
Côté Ukraine, le corridor d’exportation récemment mis en place pourrait, selon l’USDA, permettre d’expédier pas moins de 12,5 Mt de maïs sur 2022/23, contre une estimation de 9 Mt en juillet dernier… mais un niveau d’exports qui oscillait avant-guerre entre 25 et 30 Mt.