Le secteur financier est à nouveau chahuté : quelques semaines après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), celle de deux plus petits établissements bancaires US puis celle du Crédit suisse, c’est la banque régionale américaine First Republic qui s’est retrouvée dans la tourmente.
Son action en Bourse s’est effondrée fin avril alors que ses clients, inquiets, avaient massivement retiré leurs fonds suite aux faillites du mois de mars. Si bien que le 1er mai, les autorités américaines ont pris le contrôle de la banque et revendu l’essentiel de ses actifs à la holding JPMorgan Chase. Le but : stabiliser le système pour éviter une contagion à l’ensemble du système bancaire et une crise financière mondiale similaire à celle de 2008.
La faillite de First Republic est décrite par les experts du secteur comme la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire des États-Unis après celle de Washington Mutual en 2008. Elle suscite l’inquiétude des autres banques régionales, mises sous pression à la bourse de Wall Street.
Les suites de la réunion de politique monétaire de la Fed des 2 et 3 mai n’ont pas aidé à apaiser les craintes. La banque centrale américaine a annoncé relever son principal taux directeur, pour la dixième fois consécutive depuis mars 2022.
Cette campagne de hausse des taux vise à contrer l’inflation en ralentissant l’activité économique, mais fait craindre une récession aux acteurs du marché et éprouve particulièrement la solidité des banques régionales. Ce jeudi, la Banque centrale européenne a à son tour relevé ses taux de 0,25 point.
ENFIN l’euro se dégonfle ??#EURAUD
— Arthur Dechiffre ?? (@Arthurdechiffre) May 4, 2023
Après la décision de la BCE d’augmenter ses taux de 0,25%, l’euro corrige un peu après 1 an de hausse constante. pic.twitter.com/ULBJvBgc8C
Autre sujet qui contribue à envenimer la situation sur les marchés financiers, soulignait le cabinet Agritel le 3 mai : le problème de plafond de la dette aux États-Unis. Régulièrement relevé, ce plafond est actuellement fixé à 31 000 milliards de dollars et est en passe d’être atteint.
Cela pourrait mettre le pays en défaut sur sa dette publique début juin si Républicains et Démocrates ne s’accordent pas sur un relèvement, ce qui « provoquerait une catastrophe économique et financière », selon Janet Yellen, la secrétaire au Trésor.
Cette résurgence de craintes macroéconomiques et de récession mondiale pèse sur le marché des matières premières, soulignait ces deniers jours notre expert Marius Garrigue sur Terre-net. Les cours du brut avaient ainsi perdu 5 % le 2 mai puis 3 % le 3 mai, emportant dans leur sillage les biocarburants et les grains.