Selon l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (Fao), les premières prévisions de production de maïs, « aliment de base de toute la sous-région », tournent autour de 21,1 millions de tonnes soit 26 % de moins qu'en 2014 - année exceptionnelle - mais aussi 15 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années.
En Afrique du Sud, premier producteur et exportateur de la région, souligne la Fao dans un communiqué, la baisse pourrait atteindre 33 % par rapport à l'an passé. Le Malawi et la Zambie, respectivement deuxième et troisième producteurs de maïs de la sous-région, devraient également afficher des récoltes réduites par rapport à 2014. Botswana, Lesotho, Madagascar, Mozambique, Namibie, Swaziland et Zimbabwe devraient également enregistrer des récoltes en baisse.
La situation s'explique par une météo capricieuse : pluies de saison en retard en novembre/décembre, puis fortes précipitations et inondations par endroits, et à nouveau une longue période de sécheresse dans les zones australes les deux derniers mois. Selon la Fao d'importantes hausses des importations sont à prévoir, qu'elle estime « à 1,8 million de tonnes, soit environ le double du faible niveau de 2014/15 et un tiers de plus que la moyenne ».
L'Afrique du Sud sera sans doute le principal acheteur « principalement de maïs jaune utilisé pour l'alimentation animale », avec le Zimbabwe et d'autres pays déficitaires. « Compte tenu de la contraction des disponibilités à l'exportation de l'Afrique du Sud, il faudra probablement trouver d'autres sources » pour les pays voisins qui comptent habituellement sur le maïs sud-africain, ajoute l'organisation.
Pour Dominique Burgeon, directeur de la Division Urgences et réhabilitation, les gains de sécurité alimentaire dans la région « pourraient s'inverser en 2015/2016, en particulier faute d'interventions à point nommé ». Il sera pour lui essentiel « de suivre la situation de près » dans les prochains mois afin de garantir les moyens de subsistance des populations.