« Notre gouvernement ne peut pas endosser seul la responsabilité » de cette affaire qui a commencé en 2016 avant son élection, a estimé lors d'une conférence de presse le Premier ministre grec à Thessalonique (nord), où il présentait son programme économique pour l'année 2026.
Cependant, le leader conservateur a reconnu que son « gouvernement n'avait pas réussi à assainir l'Opekepe », l'agence grecque distribuant les subventions européennes. « Les fonds ont déjà commencé à être récupérés et désormais l'État est sur la bonne voie pour résoudre ce problème », a-t-il aussi assuré.
Mardi, une enquête initiale des autorités grecques a révélé que le montant de la vaste fraude présumée aux subventions agricoles européennes octroyées à la Grèce a déjà atteint 22,6 millions d'euros, selon le ministre de la Protection du citoyen Michalis Chryssochoïdes.
Sur 6 354 cas de demandes d'aide examinées jusqu'ici, à la suite de dénonciations, 1 036 se sont révélées illégales. Les premières conclusions ont été transmises à la justice grecque et il sera procédé à « la confiscation de biens de ceux qui ont indûment perçu ces subventions », selon Michalis Chryssochoïdes.
Versements frauduleux
Il s'agirait surtout de « fausses déclarations de propriété de parcelles agricoles » ou de « fausses déclarations de propriété de cheptel ». L'enquête grecque intervient plus de trois mois après une perquisition de la section grecque du Parquet européen dans les locaux de l'Opekepe.
Les enquêteurs européens avaient alors indiqué qu'« un nombre important » de personnes avaient obtenu des versements d'argent après de fausses déclarations.
Ces versements frauduleux ont eu lieu majoritairement en Crète (sud) et certains médias et experts ont dénoncé le clientélisme et la corruption gangrénant le pays.
L'affaire a tourné au scandale, entraînant la démission d'un ministre, du directeur de l'Opekepe et deux autres hauts responsables, ainsi que la dissolution de cet organisme. Le média Politico a révélé fin août que la Grèce faisait de nouveau l'objet d'une enquête européenne pour mauvais usage de fonds européens d'au moins 11,9 millions d'euros pour des projets de recyclage de déchets.
« L'UE enquête sur de nombreuses affaires dans tous les pays (...) Le gouvernement n'a rien à cacher ni à craindre d'un tel contrôle », a déclaré à la presse le Premier ministre grec.