Actuellement, 70 conseillers de région (sur 172), représentant 7 500 des 12 000 coopérateurs et cinq usines sucrières du Nord, manquent à l'appel après une démission en bloc, un épisode parmi d'autres de la crise de gouvernance qui touche le groupe depuis le début de l'été. Cette crise s'est traduite notamment par l'exclusion de trois coopérateurs historiques, qui contestaient la gestion du premier sucrier français.
« Dans un esprit d'apaisement et dans l'intérêt de l'entreprise, le Conseil de surveillance de Tereos a pris la décision d'organiser dès décembre 2018, plutôt qu'en juin 2019, les assemblées qui désigneront les titulaires des mandats de conseillers de région qui ne sont plus pourvus depuis les démissions survenues en juillet », a annoncé Tereos dans un communiqué. Le groupe annonce également avoir demandé « voici quelques jours » la médiation de Henri Nallet, président du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA), afin, notamment, de « garantir que cette élection se passe bien (...) afin d'être acceptée de tous ».
Les conseillers de région ont notamment pour mission de représenter les coopérateurs en assemblée générale. La prochaine élection devant renouveler un tiers des membres du conseil de surveillance doit avoir lieu lors de la prochaine assemblée générale plénière, prévue pour juin. Le groupe ne mentionne pas ce qu'il pourrait advenir des trois conseillers frondeurs, exclus le 16 août par le conseil de surveillance.
« Nous contestons depuis plus de 18 mois la stratégie financière de Tereos, nous demandons des chiffres pour expliquer les déficits et on ne nous répond jamais », avait expliqué mi-août à l'AFP un des trois mis en cause, Gilles Bollé, fondateur de la sucrerie de Chevrière, fusionnée dans Tereos au moment de la constitution du groupe en 2004.
Le président du conseil de surveillance, François Leroux, a d'ores et déjà annoncé que les betteraves des trois planteurs seraient achetées et transformées pour la campagne 2018, mettant en avant la « bonne volonté » et « l'esprit constructif » du groupe. Affirmant avoir toujours voulu gérer la coopérative « dans l'intérêt de ses adhérents », il a déploré, de la part de ces trois agriculteurs, également membres du conseil de surveillance de Tereos, de « fausses polémiques dans le seul but de faire de la politique ».