« Nous sommes certes dans un contexte de marché porteur mais on a su tirer notre épingle du jeu, avec 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires (+ 6,4 %) », a souligné lundi son directeur général, Xavier Astolfi, lors d'une conférence de presse.
Selon lui, la stratégie de transformation du 2e sucrier français, qui avait fermé deux usines et réorganisé son outil industriel en 2020, porte ses fruits. À cela s'ajoute une très forte hausse des prix mondiaux du sucre ou du bioéthanol, dérivés de la betterave sucrière qu'il cultive.
Tirés vers le haut par la reprise économique post-Covid et accentués par la guerre en Ukraine, « ces prix vont rester élevés, ce qui est une bonne nouvelle pour nous », souligne Xavier Astolfi, qui met toutefois en garde contre la volatilité des marchés.
L'industrie sucrière subira en revanche une « inflation historique » de ses coûts de production à l'automne, quand elle débutera le processus de transformation très énergivore de la betterave dans ses usines, les prix de l'énergie ayant explosé.
Des coûts de production en hausse
Les incertitudes liées au renouvellement européen de la dérogation sur les néonicotinoïdes, des insecticides tueurs d'abeilles partiellement réautorisés en 2020 pour combattre les pucerons s'attaquant aux betteraves sucrières, pèsent aussi sur le groupe français.
« Nous devons maintenir un niveau de performance agricole pour notre souveraineté alimentaire et énergétique », a défendu son président, Olivier de Bohan.
La récolte 2021 avait été bouleversée par deux « aléas sérieux » : l'épisode de gel exceptionnel d'avril 2021, qui a contraint à resemer en urgence sur 20 % des surfaces des planteurs de Cristal Union, et la destruction de 570 000 tonnes de betteraves, traitées par des produits non conformes.
Cristal Union, qui rassemble 9 000 coopérateurs, a augmenté de quatre euros la rémunération à la tonne proposée aux planteurs, qui atteint désormais 29,37 euros et devrait continuer de monter, à 35 euros pour 2022 puis à 40 euros en 2023, a expliqué Olivier de Bohan.
O de Bohan, Président, annonce que Cristal Union se fixe un nouvel objectif de 35€/t de betterave pour 2022, au-delà de l’objectif initial de 30€. Pour 2023, un objectif de 40€/t semble raisonnable, en l’état actuel de notre connaissance des marchés #RésultatsCristalUnion2021
— Cristal Union (@Cristal_Union) June 13, 2022
Se projetant comme d'autres industriels sur un objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050, le sucrier ambitionne d'y arriver en « valorisant ses coproduits » issus de la transformation de la betterave, comme l'eau ou la pulpe, afin de rendre ses usines « autonomes en énergie ».