Cristal Union via sa holding Cristal Financière a conclu un accord avec la famille Lesaffre pour l'acquisition de 100 % de la Société de Participations Industrielles détenant une participation majoritaire dans la société Lesaffre Frères, précisent les deux entreprises dans un communiqué conjoint.
Créée en 1873, la sucrerie familiale Lesaffre Frères à Nangis qui compte 110 salariés transforme environ 600 000 tonnes de betteraves par an. Elle dispose d'un outil industriel performant, doté d'installations de décarbonation.
« En adossant notre sucrerie plus que centenaire à un groupe coopératif solide et sérieux comme Cristal Union, nous la dotons des moyens nécessaires pour relever les défis économiques, humains et environnementaux », a souligné Cyril Lesaffre, PDG de Lesaffre Frères, cité dans le communiqué.
« Le positionnement géographique de la sucrerie et de son bassin betteravier est un réel atout pour Cristal Union qui étendra ses activités dans le sud du bassin parisien », a pour sa part déclaré Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union.
Pour le moment, rien ne change pour les planteurs de Nangis : leurs contrats de betteraves 2025 demeurent et la structure reste privée. A l’issue de cette opération de rachat (qui doit être validée par les autorités compétentes), la société Lesaffre Frères, aura pour actionnaires Tereos à 37 % et la holding Cristal-Financière à 63 %.
Cristal Union, qui figure parmi les premiers producteurs européens de sucre et d'alcool et réalise une part significative de ses ventes à l'étranger, compte 2 000 collaborateurs et 9 000 coopérateurs.
« Une recomposition évitable ? »
Après l’annonce de la fermeture de la Sucrerie de Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne), « cette recomposition industrielle du bassin sucrier du Sud de Paris était-elle évitable ? », s'interroge Cyrille Milard, président de la CGB Ile-de-France. Il regrette « la disparition des deux derniers acteurs privés historiques du paysage betteravier. La CGB Ile-de-France restera vigilante sur les conséquences que ces changements pourront avoir pour les planteurs mais aussi pour l’écosystème agricole local lié à la culture de la betterave et à ses produits sucre et pulpe », a-t-il précisé.
« En moins d’un mois, les deux derniers groupes sucriers privés et familiaux, tous deux basés en Seine-et-Marne, ont annoncé une cessation d’activité pour l’un, une cession pour l’autre. C’est la fin d’une époque et aussi un signal fort », a déclaré Franck Sander, président de la CGB.
« Un groupe privé mono-usine ne peut plus supporter le niveau de risque qui résulte de la pression sur les moyens de production et de la concurrence déloyale que nous subissons. Or, ce risque est reporté pour une large part sur les betteraviers, ce qui pourrait menacer la pérennité de cette culture à l’avenir. Il est donc temps d’apporter des réponses aux agriculteurs, en particulier sur les moyens de production, en accélérant l’examen par les Députés de la proposition de loi Duplomb-Menonville ».