Cristal Union voit son bénéfice net chuter, dans le sillage des prix du sucre

Cristal Union a rémunéré en moyenne ses coopérateurs à 41,44 euros la tonne de betteraves (après un prix record de 51,42 lors de l'exercice précédent).
Cristal Union a rémunéré en moyenne ses coopérateurs à 41,44 euros la tonne de betteraves (après un prix record de 51,42 lors de l'exercice précédent). (©Adobe Stock)

Après un exercice précédent « exceptionnel », le groupe, qui transforme ses betteraves en sucre mais aussi en éthanol et en alcool, voit ses profits tomber, avec un bénéfice net de 117 millions d'euros (- 61,8 %) pour son exercice clos au 31 janvier 2025.

Désormais premier fournisseur de sucre à l'industrie agroalimentaire française, le groupe (marques Daddy, Erstein, Eridania) enregistre « une baisse limitée de son chiffre d'affaires (- 3,8 %) », à 2,65 milliards d'euros, tirant parti de « marchés encore porteurs en Europe pendant les premiers mois de l'exercice » et d'une « production en hausse », a expliqué son directeur général Xavier Astolfi, lors d'une conférence de presse à Paris.

Ces résultats s'expliquent en grande partie par la chute des prix du sucre sur le marché européen − où se situent les sucreries du groupe −, passé de 800 euros la tonne en février 2024 à environ 500 euros la tonne en janvier 2025, a-t-il souligné.

Cette chute de plus de 35 % est notamment attribuée aux importations de sucre ukrainien en Europe ainsi qu'à la hausse des surfaces emblavées en Europe, selon le directeur général adjoint, Stanislas Bouchard.

En outre, les rendements de cette campagne ont parfois été pénalisés par les conditions climatiques, avec des pluies ayant entraîné la réduction de la teneur en sucre des tubercules.

« Un marché du sucre difficile »

Pendant l'exercice, Cristal Union « a privilégié la production de sucre et d'alcools rectifiés de haute qualité, et a orienté ses ventes vers les pays déficitaires en Europe et au grand export », selon un communiqué.

Le désendettement s'est poursuivi avec une dette divisée par deux en un an. Les investissements ont atteint 107 millions d'euros notamment pour décarboner les usines et de limiter leur impact sur l'environnement. « Dès aujourd'hui, toutes les sucreries de Cristal Union sont autonomes en eau : il n'y a plus un litre d'eau prélevé dans le milieu naturel. Nous avons le même objectif pour nos distilleries pour 2030 », a déclaré Olivier de Bohan.

« Nous avons fait une belle année, avec des résultats de bon niveau – qui restent les troisièmes meilleurs résultats de l'histoire du groupe −, mais on entre dans un contexte de marché du sucre difficile », a déclaré le président du groupe coopératif, Olivier de Bohan.

« Cristal Union a 25 ans et est un groupe solide », a affirmé mardi son président Olivier de Bohan, lors d'une conférence de presse mardi à Paris, passé « de 3 sucreries et 14 % des surfaces de betteraves sucrières françaises en 2000 à 9 sucreries et 45 % des surfaces en 2025 », une fois qu'aura été validée la dernière acquisition du groupe, la sucrerie Lesaffre Frères à Nangis, en région parisienne, a-t-il ajouté.

Prochains résultats attendus « en forte baisse »

Le sucrier, qui a transformé cette année les betteraves des coopérateurs de la sucrerie Ouvré de Souppes-sur-Loing (qui a fermé en janvier), a anticipé un « creux de cycle », avec des prix du sucre plus bas en 2025-26 alors que les coûts de production sont élevés.

Ces derniers mois, cinq sucreries ont fermé en Europe, ne parvenant pas à couvrir leurs coûts de production. Cristal s'attend à des résultats 2025-26 « en forte baisse » et a abondé une « caisse de péréquation » dont le montant a été doublé cette année pour atteindre 100 millions d'euros, a indiqué le directeur général Xavier Astolfi.

« C'est de l'argent mis de côté pour mieux rémunérer les betteraviers quand les prix seront plus bas », a-t-il expliqué. Cristal Union, qui a rémunéré en moyenne ses coopérateurs à 41,44 euros la tonne de betteraves (après un prix record de 51,42 lors de l'exercice précédent), estime que la rémunération sera l'an prochain dans « une fourchette de 35 à 30 euros la tonne », selon Olivier de Bohan, lui-même planteur dans la Marne.

« On a les reins solides, mais il faut que le marché intègre nos coûts de production, ou on verra plus d'usines fermer », prévient-il, espérant une remontée des prix du sucre en 2026-27.

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