Dans les conditions économiques et financières actuelles, les analystes d’Agritel évaluent le potentiel de volumes exportables en blé russe autour de 38,8 millions de tonnes soit un niveau semblable à celui de l’an passé. « Le début des moissons et la mise en application de la taxe russe pourront rebattre les cartes début juillet » insiste Olivier Bouillet, directeur du bureau ukrainien d’Agritel.
A quelques jours du début de la récolte en Russie, Agritel estime la production de blé dans le bassin de la mer Noire à 91,3 millions de tonnes, (- 6 % par rapport à 2014). « A ce stade, il est certain que les volumes seront présents. L’enjeu aujourd’hui est d’être en capacité d’estimer les exportations précisément », explique Olivier Bouillet.
Si le risque climatique s’efface progressivement à l’approche des récoltes, les modalités de déclenchement de la taxe russe à l’export de blé restent la grande inconnue des opérateurs. Selon l’évolution de la parité entre le rouble et le dollar, ce seuil de déclenchement est difficilement prévisible. « Aujourd’hui, le risque devise est supérieur au risque volume » avance l’expert qui poursuit « ainsi nous constatons la réduction d’un facteur 3 du nombre de contrats Forward conclus par rapport à l’année précédente ». Pour rappel, les contrats Forward sont proposés par les exportateurs en amont des récoltes et garantissent aux agriculteurs une date, un volume et un prix.