Le 17 septembre, FranceAgriMer et Arvalis ont détaillé le bilan définitif de la qualité de la récolte de blés 2025 à l’entrée des silos de collecte, avant le travail du grain.
Côté blé tendre, « la production est au rendez-vous, avec une bonne qualité ». En témoignent les « très bons temps de chute de Hagberg » : 98 % de la collecte moyenne nationale est au-dessus des 250 secondes (contre 83 % sur la moyenne 2020-2024) et plus de 90 % dépasse les 300 secondes.
Les poids spécifiques sont très élevés, « grâce aux bonnes conditions lors du remplissage des grains », précise Chatou Laouan Brem Boundi, chargée d'études FranceAgriMer sur les enquêtes qualité. La moyenne nationale atteint 78,6 kg/hl, avec 94 % des blés au-dessus de 76 kg/hl (28 % en 2024 et 62 % en moyenne quinquennale) et une moyenne dépassant les 77 kg/hl dans la grande majorité des régions productrices, « ce qui permettra de répondre aux besoins du marché ».
La teneur moyenne en protéines du blé tendre atteint cette année 11,3 %, un niveau très proche de celui de 2024 (11,4 %). Quant à la teneur en eau, « les blés sont secs, garantissant une bonne conservation ». L’humidité moyenne est de 12,6 % et reste sous les 14 % à l’échelle régionale, avec comme à l’accoutumée « les blés les plus humides sur la façade Manche et mer du Nord ».
Des protéines de bonne qualité
Sur le plan technologique, Adeline Streiff, ingénieure au pôle AgroQualités d’Arvalis, décrit des protéines de qualité. La force boulangère, l’un des paramètres permettant de mesurer la qualité viscoélastique de la pâte, se situe en moyenne à 178, avec la moitié des lots dépassant 170.
Le ratio ténacité/extensibilité (P/L) s’élève à 1,1 en moyenne nationale et présente cette année « une distribution un peu plus élevée que la moyenne des cinq dernières années », illustration d’une « bonne résistance des pâtes à l’alvéographe de Chopin ».
Autre critère d’appréciation de la qualité de la protéine : l’indice d’élasticité, avec la majorité des échantillons dans la fourchette 50-55 (gage d’équilibre) et une moyenne à 54. Le gluten index dépasse 90 pour 76 % de la collecte (60 % sur 2020-2024) et atteint 92 en moyenne : des « valeurs élevées » qui témoignent d’une bonne élasticité du gluten et d’une pâte résistante.
Les tests de panification livrent eux aussi des résultats très positifs en termes de qualité boulangère : une note moyenne de 254 sur 300 et 75 % des lots au-dessus de 250.
Cette bonne qualité globale de la récolte française de blé tendre 2025 se reflète dans la grille de classement d’Intercéréales, qui s’appuie sur des critères clés souvent présents dans les cahiers des charges des acheteurs : 64 % des blés se hissent en classes Premium ou Supérieur, 93 % entrent dans les catégories Premium, Supérieur ou Medium.
Des poids spécifiques « très élevés » en blé dur
Côté blé dur aussi, la qualité est là. Les poids spécifiques sont « très élevés », avec une moyenne à 79,2 kg/hl et tous les bassins de production au-dessus de 77. Les indices de chute de Hagberg sont « très bons » sur toute la collecte : ils dépassent systématiquement les 300 secondes.
La teneur en protéines est jugée « satisfaisante ». Elle atteint 13,8 % en moyenne nationale et 92 % des lots franchissent le seuil des 13 %. En région Centre, la moyenne dépasse même 14 %. L’humidité reste faible (11,2 % en moyenne, sous les 12 % dans 86 % des cas), là encore favorable à une bonne conservation.
Les taux de grains germés, mouchetés et fusariés (GMF), critères « très tributaires des conditions météo en fin de cycle », sont particulièrement bas : seulement 1,6 % en moyenne, et 80 % de la collecte sous la barre des 2 %. « Cette année, les taux de GMF s’expliquent surtout par la moucheture, et elle est très contenue (1,5 %), précise Chatou Laouan Brem Boundi.
Les conditions de fin de printemps ont aussi été très favorables à la vitrosité des blés durs français. Elle s’élève en moyenne à 91 %, avec 90 % des lots supérieurs à 80 %, seuil recherché pour la semoulerie et les pâtes alimentaires.
