Il est utile de prévoir pour certains organismes les quantités de blé qui vont être récoltées. Le volume de production et la qualité sont deux critères qui peuvent intéresser les acheteurs, ainsi que les agriculteurs pour anticiper sur un éventuel allottement de la récolte.
C’est pour ces raisons qu’ont été réalisées ces cartographies de la France pour différents critères de récolte passant par la protéine, le poids spécifique (PS), l’Hagberg ainsi que le risque de mycotoxines à l’aide de mes modèles de prévisions tournant à partir de données météo sur l’ensemble de la France.
Toutes les modélisations proposées sur ces cartes prennent en compte la météo réelle (température mini et maxi, pluie) jusqu’au 15 juin. Ensuite c’est la météo moyenne qui est utilisée jusqu'à la date de récolte. Au fur et à mesure de l’avancée des jours, le modèle tient compte de la météo réelle.
Pour établir l’ensemble de la cartographie en couleur, mon modèle tourne sur 27 villes de France, le reste repose sur une extrapolation. Les 27 villes sont matérialisées par un petit triangle rouge. Les zones de montagnes ne sont pas incluses et sont matérialisées par « x ».
Les variables dont dépend le modèle sont liées aux différentes villes et régions qui interviennent dans la modélisation. Elles sont de quatre types :
- variables météo : température mini et maxi, pluviométrie
- variable variétale : prise en compte régionale des variétés les plus cultivées
- variable physiologique : stades (épi 1 cm, épiaison, floraison, grain laiteux, grain pâteux et récolte
- variable environnementale : historique régional
Prévision de la quantité de blé pour la récolte 2007*
(*) le rendement calculé ne tient pas compte des problèmes cryptogamiques ou de verse physiologique
Sur la carte de gauche, la quantité est établie en indice de rendement sur 100. Le chiffre de 100 indique la moyenne historique régionale. Sur la carte de droite le rendement est établi en quintaux par hectare. Cette valeur tient compte de l’indice de rendement établi par la carte précédente et l’historique de rendement régional.
Deux zones se détachent de ces cartes : la façade du nord-ouest de la France qui a été certainement moins pénalisée par la sécheresse du mois d’avril et la région de Bordeaux à Nancy où le potentiel devrait être un peu plus limité. Le sud de la France devrait avoir un indice de rendement relativement élevé par rapport à l’habitude.
Prévision de la qualité du blé pour la récolte 2007
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La carte de gauche donne la part attribuable au climat dans l’élaboration du taux de protéines. Celle- ci est légèrement en relation avec la carte de rendement puisqu’on retrouve une relation inverse avec le potentiel de rendement. Une grande partie nord-ouest est légèrement inférieure à la normale pour une autre raison qui est liée aux températures durant le remplissage du grain. Cette carte repose sur des données météo moyennes et devra être affinée au cours des semaines à venir.
L’année dernière, le PS moyen en France était de 77,4 ; cette année, il serait en retrait. La carte de droite a été établie avec une météo prévisionnelle sur une grande partie du territoire car mes calculs reposent sur différentes variables à partir du stade grain laiteux. En effet, il existe une relation entre le PS et certaines variables météo durant la phase de formation des enveloppes. L’effet variétal est pris en compte pour ce calcul et il intervient au niveau régional.
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La carte de gauche indique l’indice de chute d’Hagberg. Il est clairement visible qu’en dessous d’une Ligne Renne-Lyon, les blés qui sont pratiquement à maturité commencent à souffrir de l’excès de pluie. Ils devraient être rentrés d’ici quelques jours en phase de germination si la pluie n’arrête pas. Cette carte est très hétérogène car elle est très dépendante des conditions météo à partir du stade grain laiteux-pateux.
La carte de droite donne le nombre de jours théoriques pouvant avoir une contamination de fusariose roseum, responsable des DON. Les régions les plus arrosées durant un certain nombre de jours après la floraison ressortent donc sur cette carte en rose. Un seuil thermique est également pris en compte pour ce calcul. Attention, les conditions agronomiques sont très importantes dans la quantification de ce risque et il n’est pas pris en compte dans cette cartographie.
Le point sera refait entre le 16 et le 20 juillet avec des données météo réelles plus nombreuses. Pour le moment, la récolte s’annonce supérieure à l’année dernière, mais pourrait être de qualité moindre surtout sur une moitié sud-ouest de la France.